Madame Bovary - Gustave Flaubert

Quel bonheur de lire un livre avec un tel souffle !
Le rythme, la profondeur des personnages, la finesse des détails et des situations, l'importance accordée aux nuances, la qualité de la langue et des dialogues, le sens du drame. Tout dans Madame Bovary respire la beauté.
J'en connaissais l'intrigue principale dans les grandes lignes : l'adultère. Mais il s'agit avant tout de la quête d'identité d'une femme qui a été élevée au dessus de sa condition et qui ne sait pas où est sa place. Jamais là et pourtant jamais vraiment ailleurs. Elle souffre et fait elle-même souffrir ses proches, au premier rang desquels son mari et sa fille qu'elle rejette.
J'ai adoré me plonger dans ce roman qui, je ne sais pas pourquoi, n'avait jamais été au programme de mes études pourtant littéraires. A posteriori je pense d'ailleurs que j'en ai d'autant plus profité que je suis - enfin j'ai envie de le croire - plus à même d'en saisir la qualité aujourd'hui.
Le dommage collatéral (ou l'avantage, c'est selon) quand on lit ou qu'on relit un grand classique comme Madame Bovary, c'est que beaucoup de livres d'aujourd'hui sont remis à leur place. Ainsi tous ceux que j'ai lus dans le mois qui a suivi m'ont paru bien fades. Vous l'aurez deviné, cette lecture date d'il y a quelques mois déjà et j'ai tardé à vous en parler. Mea culpa.
Par chance, j'ai lu Madame Bovary dans une édition de poche de 1971 préfacée par Henri de Montherlant. Une préface pleine d'ironie et de saveur qui a elle seule vaut déjà le détour.
Suivaient les comptes-rendus des audiences du procès fait à Flaubert à la sortie de Madame Bovary. Là aussi des morceaux très savoureux...