Contemporain de la civilisation wari dans le sud péruvien, Marcahuamachuco a pour les experts rayonné sur le nord du pays et également sur l’Equateur actuel. Son nom vient de la langue quechua et signifie « peuple des hommes au bonnet de faucon » (marka : peuple ; huaman : faucon ; tchouko : bonnet).
Malgré les récentes découvertes, le site demeure bien énigmatique ; certains mystères subsistent, comme la cause du départ des habitants, vers 1200 après JC. Quand les incas passèrent par là deux siècles plus tard, ils ne trouvèrent que quelques bergers sur cet emplacement.
Le pillage des lieux par des locaux depuis des siècles n’aide pas à les décrypter : il s’agit d’un véritable fléau contre lequel les autorités locales entendent bien lutter aujourd’hui. Car le site n’a jamais bénéficié de véritable projet de conservation par le passé. Et il peut dorénavant compter sur le soutien du Global Heritage Fund (GHF), une ONG en charge de la défense du patrimoine des pays en développement. Une aide scientifique est prévue afin d’étudier et de protéger l’endroit ; le but premier étant bien entendu l’inscription au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, ce qui apporterait clairement une seconde vie à Marcahuamachuco et assurerait des revenus touristiques à la ville de Huamachuco (ville la plus proche). « J’ai vu des endroits très impressionnants dans ma vie, et celui-là en fait partie », a confié le brittanique John Hurd, consultant pour le GHF. Cristian Vizconde a pour sa part déclaré que l’aide technique de l’ONG sera précieuse, notamment pour analyser quelques rares restes humains…
Marcahuamachuco a été divisé en 4 groupes distincts : El Castillo, Las Monjas, Los Corrales et Cerro Viejo. Il dispose d’innombrables atouts malgré le travail qu’il reste à accomplir pour le faire sortir de l’oubli et le mettre en valeur. Il a toutes les chances de figurer un jour au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, s’il parvient à démontrer son intérêt historique et culturel : il deviendrait ainsi le 12ème site péruvien inscrit à l’UNESCO, le dernier inscrit étant Caral (la plus ancienne cité des Amériques, vieille de 5000 ans) !
Voir Marcahuamachuco concurrencer le Machu Picchu en terme d’afflux touristique est un rêve pour beaucoup et Luis Alberto Rebaza, maire de Huamachuco, y croit et voit cela comme une grande opportunité. Cela permettrait par ailleurs de désengorger l’affluence vers le Machu Picchu (qui risque une surexploitation) et de diversifier l’offre touristique archéologique du pays. Il faut rappeler que le Pérou a de grandes ambitions touristiques pour la décénnie à venir !
Aurelie Falleau