Mon Jésus, me voici dans l’église à genoux,
Et je laisse mon âme ouverte devant vous…
Au dehors, c’est la vie ardente qui bourdonne ;
Je l’apporte à vos pieds : prenez, je vous la donne.
Tous ces petits enfants qui dansent sous « les maïs »
Ils sont à vous, entre vos mains je les remets.
Chacune de ces voix si chaudes et chantantes
Qui montent de la rue étroite ou des toits roux
Et vont d’éparpiller sur les pierres brûlantes,
Oh ! mon Sauveur, je veux les amener vers vous.
Tous ces pas martelant chaque dalle sonore,
A votre paradis, Seigneur, conduisez-les.
Les oiseaux frémissants qui se sont envolés
De cette tour carrée, ils sont à vous encore ;
Et ces petits moineaux, dans le micocoulier,
Qui tout le jour, mon Dieu, ne font que pépier,
Veillez sur chacun d’eux, donnez-leur la pâture.
Et ce parfum grisant de fleur qui vient à nous ?
Vous l’avez fait ; je veux qu’il s’exhale pour vous.
Je voudrais vous donner toute notre nature !
Prenez, prenez tous ceux que vous avez créés,
Mes frères papillons et puis mes sœurs les roses,
Et même le soleil qui rit sur les pavés :
Je vous donne les gens, les bêtes et les choses ;
Prenez, Seigneur, prenez, je vous les donne tous,
Et puis, prenez mon âme ouverte devant vous.
***
Oh ! comme votre amour plane au-dessus des flots !
Je le sens rayonner dans la splendeur des eaux ;
Il est là, palpitant, sur la mer éclatante
Qui s’étale au soleil immense et miroitante.
Je vois votre Présence en tout ce bonheur clair
Qui semble pénétrer la pureté de l’air.
Oh ! je voudrais crier à tous que je vous aime !
Et votre nom, partout, mon Jésus, je le sème :
Je veux en imprégner la minute qui fuit,
Et chaque goutte d’eau qui dans le soleil luit.
Oh ! comme votre amour chante dans la lumière !
Il imbibe la mer et le ciel et la terre,
Et moi je vous sens là, Seigneur, intensément…
Oh ! mon Dieu, tout mon être exulte en vous aimant !
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