Nicolas Sainte Fare Garnot, commissaire associé de l’exposition conservateur du Musée, Giovanna Damiani, Commissaire général de l’exposition - qui dure jusqu’au 16 janvier 2012, - présentent au Musée Jacquemart-André une exposition consacrée à Fra Angelico, figure majeure du Quattrocento.
C’est l’événement : pour la première fois, un musée français consacre une exposition à
Fra Angelico
L’exposition présente près de 25 oeuvres majeures de Fra Angelico et autant de panneaux réalisés par les peintres prestigieux qui l’ont côtoyé : Lorenzo Monaco, Masolino, Paolo Uccello, Filippo Lippi ou Zanobi Strozzi.
« Beato » Angelico Fra Angelico – Guido di Pietro- a été béatifié par Jean-Paul II le
3 octobre 1982.
Son maître : Lorenzo Monaco, grand dernier peintre du gothique international, ses aides : Bernardo Gozzoli, etc .. son élève Philippo Lippi (Fra). Son successeur : Alesso Baldovinetti, héritier des trouvailles de Fra Angelico.
Fra Angelico le Couronnement de la Vierge 1434-1435 Tempera sur bois musée des Offices Florence
Originaire de Vicchio del Mugello, terre d’origine de la famille Médicis qui fut l’un de ses grands commanditaires, Fra Angelico commence à peindre avant de rentrer dans les ordres. Au début de la roisième décennie du Quattrocento, le peintre se fait moine dominicain et prend le nom de « Fra’ Angelico » au couvent Saint Dominique de Fiesole.
Là, il continue à exercer son art en se consacrant à la peinture sur bois, sans pour autant négliger son activité de miniaturiste connue grâce à la congrégation des moines camaldules de Sainte Marie des Anges où travaillait également Lorenzo Monaco, un autre grand peintre visionnaire du gothique tardif.
Appelé dès 1468 « Angelicus pictor » (le peintre angélique), Fra Angelico associe le style gothique tardif de sa première formation à une extraordinaire et précoce capacité d’appropriation des innovations picturales de la Renaissance que les protagonistes de cette révolution figurative développent et portent à leur apogée. Il a su placer son art au plus haut niveau grâce à un style sublime, en harmonie avec sa ferveur religieuse, tout en donnant une interprétation des questions doctrinales débattues à Florence par nombre de théologiens de l’époque. Dans les cellules du couvent de San Marco et dans les appartements du Vatican, il a laissé des témoignages de son extraordinaire maîtrise de la technique de la fresque.
Fra Angelico - La Thebaide. Florence, Galleria degli Uffizi
Il a été appelé par le pape Eugène IV de 1445 à 1446.
C’est notamment le cycle de San Marco, commandé par Cosme de Médicis et dont seuls les religieux qui habitaient ce couvent ont profité pendant des siècles, qui donne l’illustration la plus significative de l’évolution de son langage artistique, par des scènes d’une grande poésie narrative, soutenues par une profonde spiritualité.
Alliant dans ses oeuvres l’éclat des ors, hérité du style gothique, à la nouvelle maîtrise de la perspective, Fra Angelico (vers 1400-1455) a pleinement participé à la révolution artistique et culturelle que connaît Florence au début du XVe siècle. Il a ainsi été l’initiateur d’un courant artistique que les spécialistes ont appelé les « peintres de la lumière ».
Autour de lui, seront évoqués les peintres illustres qui ont eu une influence significative sur son art, comme son maître Lorenzo Monaco (vers 1370-1424), Masolino (1383-vers 1440) et Paolo Uccello (1397-1475), ainsi que les artistes qu’il a inspiré à son tour, tels que Filippo Lippi (1406-1469) ou Zanobi Strozzi (1412-1468).
Le génie de cet artiste est multiple et s’exprime avec une égale maîtrise sur des supports très variés.
Fra Angelico, que l’on connaît surtout pour l’ample décor à la fresque qu’il a réalisé au monastère devenu musée San Marco de Florence, excelle tout autant dans l’art raffiné de l’enluminure et de la peinture sur bois, comme l’exposition permet de le découvrir.
C’est Cosme de Médicis qui rénova le couvent de San Marco pour la somme de 36 000 ducas.
Dans le musée de Florence, on découvre que la cellule de Savonarola - Fra Bartolomeo - est en réalité un trois pièces où sont exposés les objets et vêtements lui ayant appartenu.
C’est grâce à Cosme de Médicis que Fra Angelico réalisa de prestigieuses commandes, de même que son rival Ghiberti et ses amis Masaccio et Uncello. Il ne jouit pas de ses contrats ayant fait vœu de pauvreté et reverse probablement ses florins à son couvent.
Fra Angelico Lex Amoris détail du panneau
Dans les Vierges d’humilité, au chromatisme irradiant, il utilise l’or, matériau noble, emprunt d’une haute valeur symbolique, dans l’usage duquel il excelle .
Maniant l’or comme personne, Il assimile aussi parfaitement l’art du relief, anime son atelier avec passion, tout en jeûnant et accomplissant avec dévotion son devoir de moine.
Le couronnement de la Vierge est le point d’orgue de l’exposition , sommet de son art, le grand panneau provient de Sant’Egidio, église de de l’Ospedale di Santa Maria à Florence, des sources anciennes l’intitulent le Paradis, car la scène ne représente pas à proprement parler le couronnement de la Vierge, mais le Christ ornant d’un joyau la couronne de sa Mère. Il s’agit de la seule œuvre de Fra Angelico illustrant ce sujet tiré d’un passage des Révélations de Ste Brigitte de Suède, musée des Offices de Florence. -image 1-
La Thébaïde vers 1420, est un grand panneau qui présente à travers de multiples saynètes la vie des ermites du premier siècle de la chrétienté. -image 2
L’Armoire des Ex-voto d’argent
Troisième panneau constitué de onze compartiments qui évoquent différents moments de la passion du Christ, pour s’achever sur la représentation d’une image symbolique élaborée la Lex Amoris (Loi de l’amour) - image 3
Une vidéo présente les œuvres de Fra Angelico
Seul bémol, l’hôtel particulier qu’est ce musée, se prête mal aux expositions de cette envergure, les salles sont étroites, heureusement que les entrées sont contingentées, il faut absolument s’orienter avec le plan, sous peine de manquer des salles dans ce labyrinthe,
on se pousse, on se presse, les audio-guides se font échos sans être synchro …. Ils devraient être bloqués au-delà d’un certain nombre de décibels.
Les groupes guidés, encombrent les salles, ne sont pas équipés d’écouteurs, ni le guide de micro, qui lui permettrait de s’exprimer dans la sérenité et le bonheur de la contemplation qui s’imposeraient devant de tels chefs d’œuvre.
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