Les lions de mer pourraient être chassés dès 2012 pour cause de raréfaction des poissons. Rien à voir avec l'industrie de la pêche... (photos Anthony Quindroit)
Par dizaines, ils se prélassent sur les rochers, aux abords des ports ou des marchés aux poissons. Les lions de mer sont très faciles à trouver au Chili, amusant même la galerie à San Antonio où les passants leur lancent des sauts de poissons.
Mais les grosses bêbêtes sont voraces. Tellement, qu’elles sont accusées d’avoir dévasté les ressources en poissons aux abords des côtes chiliennes. Car il est évident que la raréfaction de la friture n’a rien à voir avec la pêche intensive industrielle ni la multiplication des bateaux de pêche artisanaux qui assurent la subsistance de centaines de pêcheurs…
Le projet du sous-secrétariat de la pêche (rattaché au ministère de l’Economie) lèverait l’interdiction de chasser le lion de mer dans la région XV (Arica et Parinacota, au Nord du Chili). Chaque année, trois cents têtes pourraient être abattues.
Les paisibles mammifères marins seraient chasser dans la région XV, au nord du Chili
Dans les associations écologistes et de défense des animaux, c’est la consternation. Sur le site créé après l’annonce de ce projet – Soslobosmarinoschile – tout le monde est d’accord sur un point : cet abattage ne servira à rien, si ce n’est à servir les intérêts économiques des grandes industries halieutiques. Et aucune information concrète ne met en exergue une surpopulation quelconque chez les lions de mer.
Sixième puissance de pêche du monde, le Chili mettrait cette idée à exécution dès l’année prochaine. A moins que les députés, personnalités et autres défenseurs des animaux n’arrivent à raisonner le sous-secrétariat de la pêche. Ils ont intérêt à manger du lion.