L'étrange Noël de Monsieur Jack

Publié le 25 décembre 2011 par Olivier Walmacq

Après la fête d'Halloween, l'épouvantail Jack Skellington s'ennuie et tombe par hasard dans le monde de Noël. Voyant des choses étonnantes, Jack décide de faire son Noël à lui...

La critique noËllesque de Borat

Tim Burton et Disney, c'est une histoire d'amour qui a mal tourné. Cela avait commencé avec son implantation en tant qu'animateur sur Taram et le chaudron magique (dont les multiples dessins seront foutus à la poubelle) ou Rox et Rouky; en passant par ses court-métrages Vincent et Frankenweenie qui attendront des années dans un placard avant d'être diffusé et ça a fini avec le lamentable Alice au pays des merveilles qui fait malheureusement office de plus grand succès du cinéaste.
La frustration continuera avec ses deux productions pour le studio, L'étrange Noël de monsieur Jack et James et la pêche géante.
Et pour cause, les deux films ne seront jamais considéré comme des Disney dans les différents classements des oeuvres du studio, au détriment des Pixar et des DTV. Pourtant, ils ont été financé par le studio comme ces derniers, mais l'aspect glauque des films n'a pas dû plaire au studio une nouvelle fois au point de le refiler à sa filiale "adulte" Touchstone.

Dommage car il s'agit de deux des derniers grands Disney, classement ou pas. Intéressons nous particulièrement à L'étrange Noël de monsieur Jack (A Nightmare before Christmas en VO, soit Un cauchemar avant Noël)
A l'origine, l'idée de Burton vient d'un de ses poèmes (que l'on peut retrouvé sur le DVD et le BR narré par le légendaire Christopher Lee).
Avec sa collaboratrice de l'époque Denise Di Novi, il décide de s'y attaquer dès le début des années 90. Il fait alors appel à un de ses anciens collègues de chez Disney, Henry Selick, pour le réaliser étant trop occupé sur Batman, le défi et ils prévoient de le tourner en stop-motion, cette technique hyper lente d'animation (le film demandera trois ans de travail) chère à Ray Harryhausen.
A l'époque, ce procédé commençait à revenir grâce aux studios Aardman et Une grande excursion de Wallace et Gromit. 

C'est par ailleurs à ce moment là que Burton et son compositeur Danny Elfman se sont brouillés au point que le musicien laissera sa place à Howard Shore sur Ed Wood. Le film sortira en octobre 1993 aux States mais mettra un an à arriver en France. Si dans son pays le film sera un succès, en France il est quelque peu oublié probablement parce que ce n'est pas un Disney.
Pas de doute que s'il l'était, L'étrange Noël de monsieur Jackserait largement plus médiatisé. Mais le pire étant que Selick est souvent oublié en tant que réalisateur au détriment de Burton et ce sera la même chose sur l'adaptation du roman de Roald Dahl. C'est pour cela qu'il ne passera pas par le gothique pour Coraline
Le film est également sorti en 3D il y a quelques années et je dois avouer que certains passages doivent être interessants dans ce format, notamment le début.

Le film s'apparente à une véritable comédie musicale au vue du nombre de passages chantés tous conçus par le génial Danny Elfman.
Il joue d'ailleurs en VO les scènes musicales du Jack en titre. Ce dernier est un épouvantail organisateur des fêtes du 31 octobre dans Halloweentown. Un univers où règne le macabre et les créatures fantasques: le monstre en dessous des escaliers, le maire à deux faces, un inventeur ayant la boîte cranienne ouverte, sa créature une femme dont les membres se disloque, un chien fantôme, des sorcières, des gosses sadiques... Un paysage varié (c'est clairement bourré de freaks) et intéressant.
Un jour, Jack est absolument déprimé et en a marre de devoir organiser une fête durant un an alors qu'elle ne durera qu'un jour.
C'est là qu'il tombe sur différentes portes menant à d'autres mondes. C'est là qu'il attéri dans celui de Noël.

Ce qui donnera la superbe chanson Que vois-je ?, où Jack est stupéfé par le bonheur ambiant. De retour à Halloweentown, il décide de donner lieu à son NoËl et autant dire que cela va être spectaculaire !
Les jouets délivrés aux gamins sont absolument monstrueux, la plupart essayant de bouffer les marmots! Tout le passage concerné est absolument tordant. Et ne parlons même pas du redoutable final chez Oogie Boogie (superbement interprété par Richard Darbois), créature remplie de cafards et cherchant à tuer le pauvre Papa Noël (surnommé Perce Oreille!)! Un véritable festival à la morale assez intéressante.
En effet, Selick cherche à montrer une personne n'étant pas dans la moule et essayant de montrer sa vision au monde, contraire ou pas.
Finalement le conformisme qui gagne comme toujours. La technique d'animation est magnifique et quand on pense qu'il a fallu des années pour faire cela, un grand bravo est à faire. On regrettera peut être que le film est trop court mais à vrai dire, on s'en fout.

Un conte magnifique et malheureusement délaissé par son studio.

Note: 18/20


L'étrange Noël de Mr. Jack - Bande annonce