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Gourmandises franchouillardes

Publié le 25 décembre 2011 par Dubruel

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Un soir d’hiver,

Avant de rejoindre sa tanière,

Rue Ampère,

Un sexagénaire patibulaire,

Répondant au nom de Silvère

Barrière,

Premier clerc

Chez un notaire

De Nanterre

A parié sur l’outsider

Dans la première.

…Il se voit déjà millionnaire !

Pépère,

Blaser

Entr’ouvert,

Se balançant sur son rocking-chair,

Il ouvre un best-seller,

Un thriller.

Le lampadaire

Éclaire

Son gros blair.

Il colle ses pieds contre le calorifère,

Sirote un verre

De Madère,

Avale des lichettes de gruyère,

S’empiffre de gougères

Et déblatère

Avec sa régulière

Marie-Pierre,

Née Fallières

Qui n’arrive pas à le faire

Taire.

Policière

Rusée, autoritaire,

Bonne ménagère.

Marie-Pierre

Met le couvert

Sans manière.

Elle n’est pas une miss Univers

Mais possède une paire

D’yeux bleu-vert

Du tonnerre.

Fine cuisinière,

Elle lui a mitonné hier

Une sole meunière

-jardinière.

Avant-hier,

Un hamburger

-pommes de terre

Et ce soir une cuisse d’eider

Ou de col-vert ( ?)

Accompagnée de pommes en l’air.

Silvère vide maintenant un verre

De bière.

Puis du frigidaire,

Il sort la bouteille de Sylvaner

(Ou de Sancerre ?).

Tant pis pour les artères

Se dit-il, faut pas s’en faire !

Il se sert,

Se re-sert,

Et se re-re-sert !

« Prends du Camembert »

Lui propose Marie-Pierre.

Au dessert,

Il ingère deux éclairs

…Et digère.

Ils se régalèrent.

Sa bergère

Dessert

En pensant : « Je ne donne pas cher

De sa chair. » !

Ils s’embrassèrent,

Se tapèrent

Une cuillère

De somnifère,

Se brossèrent

Canines et molaires,

Et water.

Passant dans la chambre de derrière,

Marie-Pierre

Est la première

À se glisser sous le plaid de mohair

Du vieux lit de fer

Datant de la dernière

Guerre,

La der

Des der.

Pour elle, c’est le repos de la guerrière

Ordinaire.

L’esprit moins clair,

Silvère,

Un peu retardataire,

La suit et éteint la lumière

De l’étagère.

Ils récitent leur prière,

Un Pater.

Et vont rêver la nuit entière :

Marie-Pierre

Se voit en altesse altière

Et lui, Silvère,

En fier

Dignitaire.

Tire-tire-l ’air !!

Marie-Pierre,

Se dit sans en avoir l’air :

« En fait, avec Silvère,

C’est l’enfer ! »


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