A 4 mois de l'élection présidentielle, les dernières annonces du ministre Guéant nous rappellent que son rôle dans la campagne de Nicolas Sarkozy sera de combler du vide avec du vent.
Le trou béant des mauvais chiffres de la délinquance défigure le bilan de Nicolas Sarkozy. Les promesses électoralistes vides de sens n'ont rien engendré d'autre que le vide des résultats : depuis 2002, les violences contre les personnes ont progressé de 21 %.
Qu'à cela ne tienne, Guéant invente donc une énième mesurette avec la privation de titre de séjour pour les étrangers ayant commis des crimes graves, oubliant au passage que l'article 131-11 du code pénal, dispose déjà qu'une " peine d'interdiction du territoire français peut être prononcée, [...] à l'encontre de tout étranger coupable d'un crime ou d'un délit ".
Ces annonces sont à ramener à ce qu'est la philosophie même du Sarkozysme : lui qui prospère sur la peur et le sentiment d'insécurité sait qu'il a bien plus intérêt à cultiver ces derniers qu'à les résoudre. Comment justifier autrement la disparition cette année encore de 1200 postes de policiers et gendarmes impactant d'abord les quartiers dans lesquels les violences sont les plus graves??
Monsieur Guéant devrait se confronter à la dure réalité du terrain pour comprendre que les français n'en peuvent plus de l'esbroufe permanente et ont besoin de résultats en matière de sécurité.
Encore faudrait-il que cette sécurité cesse d'être l'otage de la stratégie électoraliste d'une droite prête à tout pour garder le pouvoir.
La gauche est, pour sa part, ferme avec la délinquance, quelle qu'en soit la nature et quels qu'en soient les auteurs.
- Najat Vallaud-Belkacem
Secrétaire nationale aux questions de société