« Ce n'est pas de la littérature. Chaque nuit j'attends qu'il m'arrive quelque chose. » (Virgil Gheorghiu, La 25e Heure)
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Pas de la littérature... Précisément !
Refaire l'histoire occidentale, ce n'est pas évident. Depuis « quel lieu » parlez-vous demande les malins et les sceptiques...
Refaire, en inversion d'inversion, l'histoire lourde de l'occident... qui, désormais vous « prendra au sérieux » ? Surtout depuis que cette histoire-là a vaincue, depuis qu'elle a aggloméré à son corps-inexistant les trop fameux « pays de l'est » (euphémisme qui ne veut pas dire « orient » pour ne pas dire, précisément, « occident »!). Comment la re-faire, le re-dire quand elle ne cesse d'être l'histoire de ce qui ne veut pas être nommé, pas être dit ? L'histoire qui se ré-écrit sans cesse tout en camouflant, par ce geste, son écriture et réécriture même ?
Le « roman » dirait ce qui ne peut être dit de ce qui se fait politiquement, humainement, dans un lieu et universellement... Soit un mensonge, soit une pure aporie contagieuse...
Contre cela il existe ce qui jusques alors ne se nomme pas : « l'outre texte » ! L'enqueste du texte infini... Le texte qui ne se limite pas au livre qui le contient... qui « déborde » ! Ce que d'aucuns osent appeler encore : « l'Ecriture » ! Oui, oui... n'ayons pas « trop » peur des mots... Parmi le flou de la littérature qui ne trouve jamais de définition pour mieux englober « tout » et trahir « tout » il nous « reste » (pauvre petit reste – pour un repas, avant, nous disions « reliefs »... c'est bien de cela qu'il s'agit... ) l'écriture ! Oui, certains « livres » sentent encore l'Ecriture ! Il est des « outres-textes » qui appellent « l'outre-entendement » parce qu'ils débordent très largement ce qui les contraints !!!
La « littérature » est une abstraction qui « con-fond » tout... Vaste brassage qui ne laisse rien « hors d'atteinte ». La « littérature » est un phénomène de « masse »... ! Des brèches, des échappatoires ont été tenté, fomentés contre le mur de nivellement et de fonte dans le totalisant « tout se vaut »... Parfois comblant une brèche du mur par leur trop tempétueuse impréparation, parfois taillant une occlusive tranchée !!
A son époque, Akhmatova disait qu'à Paris la peinture avait écrasé la poésie... Depuis longtemps, la « littérature » n'a eu de cesse que d'écraser la poésie, la fausse-langue libre qui comble contre la libre-langue qui fait des brèches...
Mais quand la réalité du littérature ne sait que péricliter, la Vérité du Verbe ne sait pas mourir, elle ne sait que Ressusciter !!