Le choix des fromages est revenu à Yann : il s'est rendu chez Jean d'Alos à Bordeaux, rue Montesquieu pour nous rapporter trois brebis : de l'Ossau d'estive, de printemps, et un manchego.
Ces fromages ont été servis accompagnés d'une gelée de merlot de La Brande, confectionnée en miroir dans les assiettes. Cette gelée est fabuleuse. Les fromages ne s'en laissent pas compter non plus, et la trilogie de saveurs apportée par les deux vins à base de merlot, essentiellement : le Rouget, pomerol et le Quintessence, Saint Emilion Grand Cru est probante.
Pomerol Rouget 2000
La robe est profonde, de couleur sanguine, très légèrement évoluée. Le nez, intense et séduisant, évoque les fruits noirs mûrs (cerises dominantes) la boite à épices, la truffe noire, la réglisse. La bouche est charnue, avec des tannins mûrs et élégants, le centre de construction sphérique offre une chair veloutée, avec des fruits mûrs et intenses, La finale est allongée, avec une bonne fraîcheur, et du maintien, bien mise en valeur par des saveurs de fruits bien mûrs, épicés avec des notes de truffes noires. Noté 16,5, note plaisir 17
Saint Emilion : Mangot Quintessence 2003
La robe est soutenue avec des reflets de couleur carmin. L’olfaction, nette et expressive, évoque les cerises, et les mûres sauvages, les épices et le zan accompagnés de notes de framboises. La bouche est puissante, veloutée en attaque, les sensations sont ascendantes, avec de la rondeur dans un milieu de bouche, plein et charnu, souligné par des fruits bien mûrs. La finale, un peu plus marquée par les tannins, est persistante, équilibré, épicée, avec des fruits bien mûrs qui signent le millésime. Noté 16,5, même note plaisir
Le pré-dessert n'a été aucunement accompagné. Il s'est établi comme une transition gustative pour mieux appréhender le Sauternes et comme un rafraîchissement.
Le dessert, sur des composantes aromatiques exotiques essentiellement, s'est combiné comme il convenait à la richesse et à la suavité du Haut-Bergeron.
Sauternes Haut Bergeron 2007
La robe est dorée tirant vers l’ambre, le nez évoque avec netteté et intensité l’abricot, la mangue, le safran, le curry, avec des notes légères de cire. La bouche est onctueuse, pleine, d’une puissance contenue, avec des accents de fruits finement rôtis. La finale est longue, d’une bonne fraîcheur, soulignée par des fruits intenses rehaussés d’épices orientales. Un peu plus de précision dans l’expression aromatique aurait donné une dimension supérieure au vin. Noté 16,5, note plaisir 17
Vins et desserts ont été réellement les confiseries gourmandes, friandes, et revigorantes d'un festin d'où l'on est sortis attendris de tant de bontés viniques et de plaisirs de la table.
Difficile de nous quitter... encore moins sans mignardises : les financiers d'Anne-Marie, élaborés à partir de macarons, sont des merveilles qui prouvent s'il le fallait encore, l'originalité, l'inventivité et le savoir-faire de notre hôtesse.