Placée en liquidation judiciaire en mars 2010, la société Poly Implant Prothèse, donne à son tour, sa version des faits. Il est vrai que depuis le début de cette affaire, tout est concentré sur les implants de la marque PIP. Les institutions sanitaires comme l'Afssaps dans son rapport du 8 décembre et l'Institut national du Cancer (NCa) dans son avis scientifique du 23 décembre reconnaissent les risques de rupture et le caractère irritant du silicone contenu dans les implants PIP. En revanche, en France et maintenant à l'étranger, les agences s'accordent sur l'absence de caractère génotoxique du produit de remplissage dans ces prothèses.
Alors, en réalité, à quels risques supplémentaires sont liés les implants PIP ?
· Le risque de rupture ? Il est notoirement annoncé à 10% pour les prothèses PIP. Mais n'est-ce pas le risque moyen de rupture de l'ensemble des prothèses ? Citons juste l'étude Allergan, l'une des études de base d'évaluation de la Food and Drug administration. Le même taux est indiqué pour les prothèses Allergan, à 10 ans. En effet, l'étude Allergan qui a suivi 455 patientes qui ont eu recours aux implants pour la première fois, constate, dans les 10 ans, d'une part que 36% des femmes ont subi au moins une autre opération pour corriger un problème lié à l'implant et que 10% des implants se sont rompus (fuites), affectant environ 20% des femmes…. Alors risque de rupture est-il vraiment limité aux PIP ?
· Le risque de Lymphome ? Le lymphome anaplasique à grandes cellules (ALCL) a été associé à la pose d'implants mammaires depuis plusieurs mois par l'Agence américaine FDA. Mais à ce jour, il n'est pas possible, affirme l'Agence américaine, en pointe sur le sujet, d'associer un type d'implant (silicone ou solution saline) ou une situation particulière (reconstruction ou esthétique) à un risque plus ou moins élevé de lymphomeEn réalité, la survenue de ce cas de lymphome, si le lien est confirmé, doit entraîner l'information des 500.000 femmes porteuses d'implants en France. Et pas seulement de prothèses PIP. Ce point a déjà été confirmé par l'Afssaps et vient de lêtre par le dernier avis scientifique de l'INCa.
· Le risque de troubles psychologiques ? Une étude de l'American Journal of Psychiatry conclut à un risque de suicide multiplié par deux, chez les femmes ayant reçu des implants mammaires à visée esthétique, en regard de la prévalence en population générale et quel que soit le type d'implant…Il y a fort à parier que l'explantation des prothèses sans prise en charge de nouvelles prothèses dans le cas des interventions esthétiques va ajouter encore aux inquiétudes des patientes.
· Quant au risque de cancer, hors ALCL, il est exclus par les différentes agences sanitaires à ce jour, quelle que soit la marque des implants. Reste le risque lié à ces implants PIP revendus sous la marque « M », sans que les patientes en aient été informées…
Me Haddad, Conseil de Poly Implant Prothèse reconnaît la défaillance des prothèses mais estime que les PIP ne sont pas seules prothèses associées à ces effets secondaires graves. La réalité est que toutes les prothèses ont un taux de défaillances, explique l'Avocat.
Sans nous s'immiscer dans les procédures en cours, nous avons déjà posé la question : Le retrait des IMPLANTS MAMMAIRES PIP: Est-ce bien suffisant? -
Sources:INCa : Télécharger l'intégralité du dossier "Avis du groupe d'experts coordonné par l'INCa"FDA “FDA Update on the Safety of Silicone Gel-Filled Breast Implants”- National Research Center for Women and Families “Testimony of Dana M. Casciotti, MPH, PhD, at the FDA advisory committee meeting on breast implants, August 31, 2011” et “UPDATE 2011: Are Silicone Breast Implants Safe?”
IMPLANTS MAMMAIRES: Le risque de lymphome existe, quel que soit le type d'implant –
IMPLANTS MAMMAIRES: Le risque suicidaire, dont on ne parle pas –
Des IMPLANTS MAMMAIRES PIP défectueux revendus sous la marque “M” -
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