En premier lieu, nous aimerions leur dire que leur pays est bien géré, que nos finances publiques sont saines et qu’ils peuvent dormir tranquilles. Las notre « trésor national » cher à Alain MINC, le triple A, est en passe d’être dégradé avec perspective « négative », conséquence d’une gestion hasardeuse et d’une capacité à honorer nos engagements incertaine.
Si nous étions le Père Noël, nous leur offririons de garder le triple A.
L’année 2011 a apporté son lot de scandales érotico politico financiers. L’affaire Karachi qui frappe aux portes de l’Élysée, avec un ministre mis en examen, les révélations glauques de l’affaire DSK et, point d’orgue, la sentence prononcée contre un ancien Président de la République. Il n’y a point d’appel, face à une justice qui fait front mettant en évidence un système peu ragoûtant. Étrange paradoxe d’un pays qui voit condamner le plus populaire de ses hommes politiques.
Si nous étions le Père Noël, nous offririons aux Français des élus irréprochables et « une République exemplaire ».
La campagne électorale qui s’annonce particulièrement rude dans les semaines à venir voit fleurir les candidatures et les ardents défenseurs de la bipolarité droite gauche dénoncent les méfaits d’une loi électorale qui n’impose que 500 parrainages aux candidats. Et pourtant beaucoup de « petits » candidats peinent à rassembler ces signatures. Le parrain qui sait qu’il sera nominativement désigné hésite à donner son accord par peur de représailles du parti ou du ressentiment de ses électeurs. Il s’agit pourtant d’un devoir républicain : Permettre à la Démocratie de fonctionner en laissant tous les cinq ans s’exprimer d’autres sensibilités que celles des grands partis.
Si nous étions le père Noël, nous offririons à tous les candidats les 500 parrainages dont ils ont besoin.
Et puis comment ne pas parler de ce qui nous motive depuis des années, le fossé qui se creuse entre le citoyen et ses représentants, que ce soit du fait du cumul des mandats qui empêche l’élu de faire correctement son travail, de la longévité des carrières politiques qui transforment le citoyen en client ou « des promesses qui n’engagent que ceux qui les reçoivent » parce que la constitution dispose que « tout mandat impératif est nul ». Si l’on ajoute à cela une loi électorale qui favorise les petits arrangements et conduit à ce qu’un citoyen sur trois n’ait pas de représentation réelle, on mesure la nécessité de procéder à des réformes rapides et profondes.
Si nous étions le Père Noël, nous offririons aux citoyens une représentation pluraliste et renouvelée dans laquelle se retrouverait une France plurielle.
Notre hotte n’est pas un puits sans fonds, en ces temps de crise, nous aimerions faire plus, mais nous ne pouvons, avant de voler vers les cheminées, passer sous silence ce qui constitue un scandale absolu dans la sixième puissance économique mondiale : le creusement inexorable des inégalités et l’augmentation de ce que l’on appelle pudiquement « les nouveaux pauvres » dont le nombre exact n’est pas connu Il se compte par millions tandis que dans le même temps le salaire médian augmente. En dépit les parachutes sociaux et l’engagement des acteurs de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS), modèle économique a méditer, est-il acceptable que selon un récent sondage du CSA, 29% des Français n’aient pas accès aux soins ? La réponse est dans la question !!
Si nous étions le Père Noël, nous aimerions dire à tous ceux qui sont rejetés par le système que la devise de la France reste : « Liberté, Égalité, Fraternité ».Voilà en quelques mots ce que nous aimerions pouvoir dire et offrir à nos concitoyens. D’aucuns jugeront que nous rêvons. Ne leur en déplaise, nous pensons que tenir ces engagements reste possible si les citoyens reprennent ce qu’ils n’auraient jamais du abandonner : le droit imprescriptible des peuples à disposer d’eux-mêmes.
Bonnes fêtes néanmoins et a l’année prochaine.
LIBR’ACTEURS, pour un citoyen acteur de son destin !