Cette année ne regardez pas de travers votre invité régulier des fêtes : le chocolat. Les scientifiques apportent dans leur hotte de quoi déculpabiliser. Les études s’accordent - noir ou au lait – il est bon pour le système cardiovasculaire. Le chocolat serait tout à la fois antioxydant, anti-inflammatoire, anti-hypertenseur, anti-athérosclérose, anti-thrombose, anti- insulinorésistance... Pas moins de sept études, regroupant quelque 114.000 participants, ont été analysées pour voir si le chocolat pouvait être bon pour le cœur (1). Cinq études sur sept concluent favorablement. Comparés aux plus faibles consommations, les niveaux de consommation de chocolat les plus élevés sont associés à une diminution de 37 % du risque de maladie cardiovasculaire. A une diminution de 29 % du risque d’accident vasculaire cérébral. Et à une diminution de 31 % du risque de diabète... Soit au total une diminution substantielle, d’environ un tiers, du risque cardiaque et métabolique… A quoi attribuer toutes ces propriétés ? On évoque souvent la richesse en flavonoïdes du cacao. Une revue des études sur le sujet a recensé 24 articles, portant sur un peu plus d’un millier de participants (2). Elle attribue aux flavonoïdes, des composés naturels de la famille des polyphénols, de nombreux effets bénéfiques à court terme : baisse de la pression artérielle et des taux sanguins de «mauvais» cholestérol (LDL), augmentation du « bon »cholestérol (HDL), diminution de la résistance à l’insuline, amélioration de divers paramètres vasculaires... La nécessité d’études à plus long terme est là encore mentionnée par les chercheurs. Mais le chocolat noir et son cacao ne sont pas seuls à se mettre en quête de bénéfices santé. Une vaste étude (3) a été conduite en Suède, où l’on estime que 90 % du chocolat consommé est le chocolat au lait (avec seulement 30 % de cacao). Plus de 33.000 femmes, âgées de 49 à 83 ans, ont répondu à un questionnaire de 350 items sur leur alimentation et leur mode de vie. Et notamment sur leur consommation de chocolat. Avec un suivi portant sur une dizaine d’années, on s’est aperçu que les plus grandes consommatrices de chocolat – c’est-à-dire un quart de ces femmes -, qui dégustaient autour de 65 g de chocolat par semaine, avaient un risque d’accident vasculaire cérébral significativement diminué. Ces résultats suggèrent que des apports plutôt élevés de chocolat seraient nécessaires pour avoir une action potentiellement protectrice. Les auteurs de l’étude restent donc eux aussi très circonspects. En attendant des vérifications scientifiques, on trouve là quand même de quoi justifier quelques petits « écarts » de fin d’année...
(Nutrinews hebdo)
1. British Medical Journal, volume 343, doi: 10.1136/bmj.d4488.
2. The Journal of Nutrition, volume 141, p. 1982-1988.
3. Journal of the American College of Cardiology, volume 58, p. 1828-1829.