Elle avait pris les affaires, remplit la voiture, le coffre et un peu plus, de tous les cadeaux et des petites attentions, des détails pour NOËL. Deux jours avant la date , elle avait pris le temps de se rendre dans cette maison de campagne, pas si loin de tous, les invités et surtout la famille, les différentes branches qui vivaient dans chaque coin de France, parfois même à l'étranger.
Elle avait aéré les chambres, refait les lits et installé les couettes et les édredons à l'ancienne dans chaque alcove devenue chambre dans cette maison de famille. Les anciens communs étaient devenus des extensions avec salle de bain, avec des chambres cocooning et des mezzanines, un lieu de vie et de passage, pour les fêtes et les anniversaires, une maison dont tout le monde avait la clef. Un grand jardin donnant sur la forêt, quelques chênes, un tilleul, un noyer, des coins avec des pivoines et quelques arbustes, tout cela vivait, s'entrenait presque naturellement.
Des lapins passaient encore sur la pelouse, elle les observait entre deux préparations de terrines, elle souriait en repensant à son enfance, debout sur un tabouret à côté de sa mamie, faisant des sablés, des bonhommes avec une découpe, des yeux en sucrerie, une robe en glaçage, elle se souvenait de tout et surtout des odeurs, de cette gentillesse et déjà des lapins qui gambadaient ici et là.
Elle pensait à sa tenue, irrémédiablement entre rouge et noir. Collant ou bas rouge, elle hésitait, sa fantaisie, son plaisir.
Pin-Up de Noël
Elle avait décoré le sapin extérieur, planté par son père pour la naissance de sa soeur, un souvenir d'elle qui sera absente, emportée par la maladie, en son sein. Elle avait un creux dans le coeur soudainement mais aussi cette joie de continuer pour les autres, pour demain voir les voitures arriver, les coffres s'ouvrir, les cache-caches reprendre entre le potager endormi par l'hiver, la grange et son foin, les coins et les recoins, les enfants et les petits-enfants.
Elle attendaient et s'occupaient à la décoration, une bougie rose, sur la nouvelle commode noir de l'entrée. Un fourre-tout offert par ses enfants, pour que chaque membre est son tiroir à bazar, son lieu personnel. Elle l'aimait ce meuble, elle avait accroché un long miroir en horizontal au-dessus. Il donbnait vie et retour sur cette vie, sur la pièce en face. Une grande pièce qui avait son entrée, la porte principale, avec un large escalier en pierre, en face, vers l'étage et les chambres. Mais aussi directement la cuisine, elle-même ouverte malgré sa taille immense, ses deux plans de travail, ouverte vers le salon. Une grande table, longue comme cette longère, marquait la frontière entre les repas et le repos des trois canapés, près de la cheminée. Elle aimait s'asseoir en regardant les bûches craquant dans le feu, le châleur visuel, le calme de la nuit qui tombe trop vite.
Elle s'agenouillait, se lovait dans le coin, changeait de place, ajoutait des déocrations, avec un peu de rouge, comme son rouge à lèvres. Sa couleur. D'ailleurs, elle avait le privilège d'avoir une large chambre, peinte en rouge, son lieu, son antre.
Elle avait placé les cadeaux et d'autres bougies, avec un thème, entre rose et violet avec des touches argentés, elle se sentait bien, elle serait la maîtresse du
lieu demain. Encore des paquets et du bolduc brillant.
NOËL pour tous, pour eux, pour vous, pour les quinze adultes, les six adolescents et les dix petits-enfants, une marmaille, une vie pétillante. Des adoslescentes et des petites filles et des
jeunes femmes en devenir, en chemin vers leur féminité, elles piocheraient demain dans la garde-robe vintage de Mamie, un jeu complice dans le grenier, dans le dressing des femmes. Elle adorait
ce moment entre les générations, avec ses souvenirs, ses bisous, et des essayages, des acecssoires, des paires de bas, et parfois des "talons comme Mamie."
Elle avait invité aussi le vieux garde du lieu, celui qui avec fatigue, discrétion et envie, remettait ce jardin à neuf, à son ryhtme. Vieil homme mais fier d'être avec ce coin de famille qu'il avait vu grandir, et qui lui permettait d'être un grand-père de substitution, un homme avec une cravate, une fois par an. Car ce paysan avait un secret, qu'elle partageait avec lui.
Oui chaque année, il arrivait un peu en retard, toujours après le passage d'un gros hommes rouge avec sa barbe blanche. Les enfants avaient installé des petites bougies pour guider le traîneau, lui était apparu. Cet homme qui parlait avec une grosse voix, qui faisaient scintiller les yexu des petits, et parfois des grands, en mal de souvenirs passés. Lui, le jardinier timide était le père Noël.
Bonnes fêtes à toutes et tous.
Pensez à vos proches,
A vos ami(e)s,
A ceux que vous aimez, ici et plus loin,
A ceux qui pourrait venir à votre table,
Dans la magie de ce jour !
NYLONEMENT