Cela devient grave

Publié le 15 février 2008 par Jpryf

 Sarkozy, pour tenter de plaire à son auditoire, comme il le fait sans arrêt, a lancé au dîner du CRIF une proposition  totalement insuportable  et de nature a créer des tensions dans les écoles et à faire supporter à de jeunes enfants un poids  anormal. Une grande figure contemporaine et qui a ladmiration des Français vient de lui dire nettement ce qu'elle en pensait , à savoir que c'était une grave erreur: une de plus. Je reproduis ci-dessous le texte de l'atrticle du Monde d'aujourd'hui.

" A la seconde mon sang s'est glacé". Simone Veil, présidente d'honneur de la Fondation pour la mémoire de la Shoah et ancienne déportée, était présente, mercredi 13 février au dîner du CRIF, quand Nicolas Sarkozy a proposé d'associer chaque élève de CM2 à un enfant victime des persécutions nazies.  Interrogée par L'Express.fr, elle juge, vendredi 15 février, que cette proposition est"inimaginable, insoutenable, dramatique et surtout, injuste". "On ne peut pas infliger ça à des petits de dix ans, on ne peut pas demander à un enfant de s'identifier à un enfant mort, souligne-t-elle, cette mémoire est beaucoup trop lourde à porter". La suggestion de M. Sarkozy risque d'attiser les antagonismes religieux, dit-elle encore : "Comment réagira une famille très catholique ou musulmane quand on demandera à leur fils ou à leur fille d'incarner le souvenir d'un petit juif ?"

Déportée à l'âge de 16 ans, elle témoigne : "Nous mêmes, anciens déportés, avons eu beaucoup de difficultés, après la guerre, à parler de ce que nous avions vécu, même avec nos proches. Et, aujourd'hui encore, nous essayons d'épargner nos enfants et nos petits-enfants".

UNE DEMARCHE "NÉCESSAIRE", POUR M. SARKOZY

Un peu plus tôt, en déplacement à Périgueux pour annoncer un plan de réforme de l'école primaire, Nicolas Sarkozy avait défendu à nouveau sa proposition très critiquée : "On ne traumatise pas les enfants en leur faisant ce cadeau de la mémoire d'un pays, pour leur dire un jour, c'est vous qui écrirez l'histoire de ce pays. Nous, nous en sommes la mémoire, ne refaites pas les mêmes erreurs que les autres."

Et le chef de l'Etat de poursuivre: "il s'agit d'une démarche contre tous les racismes, contre toutes les discriminations, contre toutes les barbaries, à partir de ce qui touche les enfants, c'est-à-dire une histoire d'enfants qui avaient leur âge". "C'est d'autant plus nécessaire que les survivants de cette époque tragique de notre histoire vont disparaître (...) ce sont nos propres enfants qui, de génération en génération, se transmettront ce souvenir", avait-il déclaré.