Cet essai vient d'être choisi par la prestigieuse revue Science comme la percée scientifique la plus importante de l'année 2011. Financé par les National Institutes of Health, l'essai clinique international HPTN 052 portant sur la prévention du VIH a permis de constater que les personnes séropositives hétérosexuelles qui commencent un prendre de manière précoce un traitement antirétroviral (TARV) ont 96% moins de risque de transmettre le virus à leurs partenaires non infectés.
Les résultats de l'essai, d'abord annoncés en mai, ont été publiés dans le New England Journal of Medicine en août dernier.
«L'étude HPTN 052 démontre que les médicaments antirétroviraux peuvent non seulement traiter mais aussi prévenir la transmission de l'infection par le VIH chez les personnes hétérosexuelles», rappelle le directeur du National Institute of Allergy and Infectious Diseases (NIAID/NIH), le Dr. Anthony S. Fauci. "Nous sommes heureux que Science et la Science ait reconnu l'importance extraordinaire de ces résultats pour la Santé publique. C'est aussi la reconnaissance du travail acharné mené par ces chercheurs et de la disponibilité des 3.000 participants de l'étude qui ont, eux aussi, apporté une contribution significative à la lutte contre le VIH / SIDA. "
Le traitement précoce réduit de 96% le risque de transmission : Dirigé par le Dr. Myron Cohen, directeur de l'Institute for Global Health et des maladies infectieuses à l'Université de North Carolina à Chapel Hill, l'essai HPTN 052 a commencé en 2005 avec 1.763 couples hétérosexuels inscrits au Botswana, Brésil, Inde, Kenya, Malawi, Afrique du Sud, Thaïlande, Etats-Unis et Zimbabwe. Chaque couple comprenait un partenaire infecté par le VIH. Les enquêteurs ont assigné au hasard chaque couple à l'un des deux groupes de l'étude. Dans le premier groupe, le partenaire infecté par le VIH a immédiatement commencé à prendre une combinaison de 3 antirétroviraux. Ce traitement précoce a abouti à la suppression presque totale de la charge virale des participants traités. Dans le second groupe, les partenaires infectés par le VIH ont débuté leur traitement antirétroviral à CD4+ T-cell < 250 cellules/mm3. L'étude devrait s'achever fin 2015, mais les premiers résultats ont montré dès mai dernier que sur les 28 cas d'infection au VIH identifiés chez des partenaires non infectés auparavant, un seul cas est survenu chez un couple avec traitement antirétroviral précoce.
Une remarquable collection d'outils de santé publique pour lutter contre le VIH : L'ampleur de la protection contre l'infection au VIH démontrée dans l'essai HPTN 052 en a fait un élément majeur des politiques de santé publique et permet d'espérer la fin de la pandémie du VIH / SIDA. Si le traitement précoce en prévention de la transmission n'est pas suffisant pour éradiquer les infections aux VIH, en combinaison avec d'autres méthodes de prévention comme la connaissance du statut sérologique grâce au dépistage, l'utilisation généralisée du préservatif, la réduction des comportements à risque, les programmes d'échange de seringues, la circoncision masculine volontaire, la prévention mère-enfant (PTME), et, dans certaines circonstances, l'utilisation des antirétroviraux chez les personnes séronégatives, nous avons maintenant une remarquable collection d'outils de santé publique pour lutter contre la pandémie du VIH.
Les 10 percées scientifiques 2011, selon la revue Science sont publiées dans ce numéro du 23 décembre.
Sources: Science 23 December 2011: 1628.DOI:10.1126/science.334.6063.1628, Breakthrough of the Year HIV Treatment as Prevention
NIH « Treating HIV-infected People with Antiretrovirals Protects Partners from Infection- Findings Result from NIH-funded International Study”
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