La grande société savante américaine, l'American Society of Plastic Surgeons, sur laquelle s'appuient également les évaluations de la Food and Drug Administration (FDA), fait état au 22 décembre, de la vente d'implants mammaires défectueux PIP, «rebaptisés» et revendus par une société néerlandaise Rofil, en Europe, sous la marque « M ». Alors que la presse britannique et le Sun ont largement diffusé l'information, curieusement, elle reste confidentielle en France.
Alors que l'ASPS précise qu'à sa connaissance, les implants PIP remplis de gel de silicone n'ont jamais été ni approuvés ni vendus aux Etats-Unis, elle signale l'existence de ces implants PIP rebaptisés M et revendus à l'étranger. Toutes les femmes ayant reçu leurs implants mammaires à l'étranger sont donc concernées par ce nouveau risque.
L'ASPS précise que toujours selon ses informations, et même si toute l'attention est aujourd'hui tournée vers la France, 80% des implants PIP auraient été exportés vers d'autres pays dont le Royaume-Uni, Espagne, Brésil, Argentine, Chili, Colombie et Venezuela. L'affaire des implants PIP dépasse donc largement nos frontières.
Mais ce n'est pas tout. Des rapports indiquent que des implants PIP vendus sous la marque "M", distribués par une société néerlandaise en Allemagne - et peut-être ailleurs en Europe proviendraient également de la Société Poly-Implant Prothèses. Ils auraient été renommés "M".
Toutes les femmes ayant reçu leurs implants à l'étranger peuvent donc être concernées : Le Cabinet de conseil juridique Hugh James, qui défend actuellement plus de 350 femmes britanniques porteuses d'implants PIP rappelle également qu'il a été rapporté par la Clinica, un site d'informations médicales basé à Londres, que des implants mammaires PIP ont été «rebaptisés» et vendu sous le nom de M-implants par la firme Néerlandaise Rofil Medical. Des alertes ont été émises par l'institution régulatrice néerlandaise des cliniques de chirurgie esthétique. Rofil aurait racheté des implants PIP de mauvaise qualité pour les revendre à l'international sous la marque « M » Implants. A ce stade les pays concernés évoqués seraient la Belgique, la Pologne et la République tchèque.
Des milliers de femmes pourraient être affectées par ce changement de marque, les dernières recommandations des différentes agences sanitaires n'en faisant pas mention. Les femmes concernées n'ont donc pas été informées des dangers de leurs implants « M ». Le MHRA aurait déclaré n'avoir aucune preuve d'implantation de ces implants « M » au Royaume-Uni, en tous cas pour modifier ses dernières recommandations. L'Association britannique des chirurgiens plasticiens, la British Association of Aesthetic Plastic Surgeons (BAAPS) a néanmoins émis un avertissement des tiné aux femmes qui auraient reçu leurs implants « abroad ».
The Sun a également publié un rapport sur ce scandale et lance une campagne d'information sur les risques de la chirurgie esthétique à l'étranger.
Alors que l'American Society of Plastic Surgeons (ASPS) travaille en coordination avec la France, il est surprenant que les femmes françaises et leurs chirurgiens n'aient pas été informés de l'existence de cette seconde marque.
Source: ASPS « ASPS, French society working together to monitor developments on PIP silicone gel breast implants” et Hugh James (Conseil juridique)
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