Nous voilà à nouveau – et Dieu soit loué ! – à l’orée d’une année nouvelle. Bizarrement : les heures, les jours, les semaines passent vite maintenant, comme s’ils attendent cet épilogue calendaire pour nous montrer qu’ils sont capables d’un sprint. D’un bond salutaire. Mais nous n’oublierons point que 2011 aura été riche en rebondissements socio-politiques. Les peuples se sont levés et ont crié à tous : leur soif de liberté et de démocratie. C’est l’année de Lina Ben Mhenni. Auteur du blog Tunisian Girl, cette jeune femme de 28 printemps a été l’une des figures majeures qui ont mis fin au régime répressif de Zine el-Abidine Ben Ali. Avec elle, nous en sommes persuadés, que le militantisme possède encore ses lettres de noblesse. Que rien n’est impossible. Qu’a-t-elle fait d’extraordinaire ? Sinon qu’en étant active sur la Toile : en y envoyant les écrits, les photographies sur le martyre que vivaient ses compatriotes ; qu’en mobilisant ses potes cyber-activistes autour d’un projet commun, celui d’offrir à leur nation un vent d’espérance démocratique. Ce qu’ils ont accompli est une œuvre magnifique, gigantesque. Ils ont démontré que la démocratie était un joyau auquel pouvait accepter chaque peuple. Tous, oui tous, sont conviés au grand banquet démocratique. Dès lors qu’on s’en donne les moyens. Il faut des centaines, des milliers de Lina en Afrique qui, trop souvent à cause de certains de ses fils irresponsables, inconséquents, de certaines complicités occidentales évidentes, a été privée du développement. Nous ne voulons plus de ce statu quo. Nous le proclamons avec force en la personne de Lina Ben Mhenni : notre Africaine de l’année !
Guillaume Camara