Au lieu de rechercher les causes profondes de ce malaise, qui tiennent au régime de mise en concurrence qui s’est réduit au fil des ans à une course au moins-disant social, le gouvernement a défendu, à la hâte, la proposition du service minimum dans les transports aériens. Cette attitude ne constitue ni un recours face à ce conflit, ni une solution efficace à l’avenir.
Dans cette crise, le service minimum ne pourrait en aucun cas être mis en œuvre, dans la mesure où aucun texte de loi ne prévoit la réquisition des personnels, le gouvernement ayant finalement renoncé à l’instaurer en 2007. A l’avenir non plus, une telle disposition ne saurait être un palliatif efficace puisqu’elle reviendrait, concrètement, à une optimisation de l’utilisation des salariés non grévistes, lesquels ne seraient pas en mesure de résoudre le problème de la perturbation du trafic en cas de conflit majeur comme celui-ci.
Seule la négociation d’un cadre collectif pour les salariés et les conditions de travail au niveau de la branche professionnelle constituerait une issue juste et efficace à ce conflit. Visiblement, le gouvernement n’entend pas s’inscrire dans cette démarche. Pis, il contribue par ses positions à susciter la paralysie pénalisant, par là-même, de nombreux voyageurs en ces fêtes de fin d’année.
Afin de nous prémunir contre de tels blocages, il est grand temps qu’une réelle démocratie sociale, comme la propose François Hollande, fondée sur le dialogue entre l’ensemble des partenaires sociaux, puisse être instituée dans notre République.
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Roland Ries -
Alain Vidalies
Secrétaire national au travail et à l'emploi
Grève dans les aéroports : le gouvernement doit débloquer la situation
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Parti socialiste,
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