Jusqu'à ce dernier avis, et selon les recommandations de l'Afssaps du 8 décembre dernier, le retrait systématique des implants PIP n'était pas recommandé. L'Afssaps recommandait seulement aux patientes porteuses de prothèses PIP de passer systématiquement un examen clinique et les examens radiologiques appropriés. En revanche, l'Agence conseillait d'opter immédiatement pour l'explantation des 2 prothèses, en cas de rupture, suspicion de rupture ou de suintement d'une prothèse, elle suggère d'envisager cette explantation hors de tout signe clinique de détérioration de l'implant, à titre préventif. La décision de recommander l'explantation systématique était attendue.
Le Ministère de la Santé a saisi le 7 décembre dernier les agences sanitaires (Institut national du cancer, Institut de veille sanitaire, Afssaps), afin de recueillir leur expertise, qui doit intervenir ce jour, 23 décembre.
Et les autres implants, sont-ils exempts de tout risque? La question reste posée car si ce nouvel avis rendu le 22 décembre indique qu'il n y a pas à ce jour de risque accru de cancer chez les femmes porteuses de prothèses de marque PIP, il précise néanmoins « en comparaison aux autres prothèses ». Néanmoins les risques bien établis liés à ces prothèses sont les ruptures et le pouvoir irritant du gel pouvant conduire à des réactions inflammatoires, rendant difficile l'explantation.
Les décisions de ce nouvel avis impliquent une démarche pro-active de la part des patientes : Les femmes porteuses d'une prothèse mammaire doivent vérifier la marque de cette prothèse sur la carte qui leur a été remise. En l'absence de carte, elles doivent contacter leur chirurgien, ou à défaut, l'établissement où a été pratiquée l'intervention. Les patientes porteuses de prothèses PIP doivent consulter leur chirurgien. A cette occasion, une explantation préventive même sans signe clinique de détérioration de l'implant leur sera proposée. Si elles ne souhaitent pas d'explantation, elles doivent bénéficier d'un suivi par échographie mammaire et axillaire tous les 6 mois.
et rappelle également les principaux points des précédentes recommandations : Toute rupture, toute suspicion de rupture ou de suintement d'une prothèse doit conduire à son explantation ainsi qu'à celle de la seconde prothèse
Le système de soins est mobilisé : Le gouvernement demande aux Agences Régionales de Santé (ARS) de mettre en place, dès début janvier, un numéro de téléphone à destination des patientes porteuses d'implants mammaires PIP qui auraient des difficultés d'accès à un professionnel pour leur proposer une liste d'établissements pouvant les recevoir. Une étude épidémiologique prospective sur prothèses rompues sera également mise en œuvre.
Quelle prise en charge de l'Assurance Maladie ? Les frais liés aux retraits, incluant l'hospitalisation, sont pris en charge par l'assurance maladie. S'agissant de femmes relevant d'une chirurgie reconstructrice post cancer du sein, la pose d'une nouvelle prothèse est également remboursée. Les ministres rappellent qu'il est demandé aux chirurgiens plasticiens libéraux de ne pas pratiquer de dépassements d'honoraires pour effectuer ces actes, comme le Conseil de l'Ordre l'a déjà recommandé.
Un nouvel état des lieux de la situation est attendu le 5 janvier avec la prochaine réunion du comité de suivi (composé de la DGS, l'Afssaps, de l'InVS, de l'INCa, de la CNAM, du Conseil National de l'Ordre des Médecins et de plusieurs sociétés savantes et associations). Le Ministère rappelle le numéro vert national mis à disposition : 0800 636 636
Sources : Ministère de la santé, INCa
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