Robert Ludlum (1927-2001) bien que né à New York, a grandi dans le New Jersey. Il se destine très tôt au théâtre, mais attiré également par la carrière militaire, il s'engage avant sa majorité dans les Marines durant la Seconde Guerre mondiale. À la fin de la guerre, il reprend des études à l'université puis devient comédien et metteur en scène. À quarante ans, il se tourne vers l'écriture et devient célèbre avec ses romans d’espionnage (par exemple, la série des Jason Bourne, adaptée au cinéma depuis). Il a aussi écrit sous les pseudonymes de Jonathan Ryder et de Michel Shepherd.
Harry Latham, un agent secret américain, a réussi à infiltrer un puissant mouvement néonazi qui prépare activement l'avènement du quatrième Reich. Latham ignore qu'il a été démasqué et récupère une liste des principaux membres du groupe qui a été falsifiée par les néonazis qui y font figurer des membres influents des plus gouvernements américain, anglais et français. Quand Latham est abattu sous les yeux de son frère Drew, lui aussi agent secret, celui-ci décide d'endosser l'identité de son frère afin de faire croire aux néonazis qu'ils se sont trompés de cible. Il peut compter sur le soutien de rares collègues et d'une femme dont il devient l'amant, Karin, employée aux Renseignements à Paris. Drew découvre petit à petit la tentaculaire organisation nazie et parvient à semer la panique parmi ses membres grâce à un jeu de cache-cache et d'intox. Il s’avérera finalement que le nouveau Führer n'est autre que le mari de Karin, que tous croyaient mort. Dans la scène finale, les agents américains découvrent dans un château français des bords de Loire, un homme très âgé et vénéré par les néonazis, Adolph Hitler lui-même !
Je connaissais l’écrivain de réputation, mais je ne l’avais jamais lu, jusqu’à ce que je trouve ce roman dans une brocante. Paru en 1995, le roman Les veilleurs de l’Apocalypse avait tout pour me plaire, dans ce genre de littérature. Une histoire d’espionnage où les méchants sont incarnés par une bande de néonazis, un sujet qui fait toujours recette et qui par un curieux hasard fait écho aux récents évènements en Allemagne où un trio de néonazis a commis plusieurs crimes en dix ans contre des immigrés, sans être inquiété par la police jusqu’à ces dernières semaines. Scandale outre-Rhin et branle-bas de combat pour tenter de lier ces crimes au parti d’extrême droite du NPD.
Bref, j’étais prêt à me régaler de ce thriller contenant tous les ingrédients du genre et les premières pages semblaient conforter mon a priori. Hélas, j’ai bien vite déchanté. D’accord, l’intrigue est intéressante, mais tout le reste est lamentable ! J’en suis encore interloqué. Comment un écrivain aussi connu, peut-il écrire aussi mal ? Entre les digressions sans intérêt, les précisions qui rallongent gratuitement le texte et essoufflent le lecteur (plus de 600 pages !) et surtout, des dialogues au-dessous de tout. C’est surtout ça qui m’a dégoutté de la lecture de ce roman, sautant certaines pages je l’avoue. Si les discussions entre nazis sont plausibles, dès que les alliés (Américains, Français et Anglais) se parlent entre eux, c’est une vrai catastrophe ; alors qu’ils sont dans des scènes d’action brutale, certains s’exclament « mon cher », « ma chère », ou bien rallongent leur tirade par des traits d’humour ( ?) niais et ridicules, en tout cas complètement hors contexte. Bien entendu, il est possible que le traducteur porte une part de la responsabilité de cette horreur, mais il est d’autres indices qui me laissent penser que l’auteur est seul en cause, comme les scènes ridicules entre Drew et sa maîtresse Karin, des situations godiches etc.
Je m’attendais à un bouquin sans ambition littéraire, mais capable de me faire passer un bon moment de lecture, en fait ce fut presque un calvaire pour en venir à bout ! J’ai fait des recherches sur Internet, il semblerait que ce roman soit l’un de ses meilleurs… En tout cas pour moi la cause est entendue, Robert Ludlum ne vaut pas tripette.
« - Quoi ? s’écria Latham, qui s’apprêtait à frapper au visage avec la crosse de l’arme le pauvre Frac qui se tordait de douleur. – Si vous voulez bien m’écouter… gémit le policier. Vous ne devez jamais ouvrir votre porte, sans être certain que c’est l’un de nous… - Vous avez dit que vous étiez de la DST ! lança Drew, en se relevant. A ma connaissance, il n’y a qu’un service de ce nom ! – Justement, monsieur, reprit Frac en jetant un regard compatissant à son collègue qui grimaçait de douleur. Le directeur vous a remis une liste de codes d’identification qui changent toutes les deux heures. Vous deviez demander celui qui correspond à cet espace de temps. – Des codes ? Quels codes ? – Tu ne les a pas regardés, mon chéri, glissa Karin, dans l’encadrement de la porte, une feuille à la main. Tu m’as donné ce papier en disant que tu les lirais plus tard. – Ah bon !... »