Le calendrier de l'Avent, 23 décembre, Laura Lima (by Justine)

Laura Lima, Biennale de Lyon 2011, "Puxador" (tireur), 1998-2011

Laura Lima est une sérieuse récidiviste. Depuis 1998 elle fait des "choses vivantes" sa chair à canon: quelque chose ne tourne pas rond dans l'art.

Démonstration:

1er volet:

Arrivée fraichement du train à la Sucrière, une ancienne usine qui accueille en partie la biennale d'art contemporain de Lyon, je tombe nez à nez avec un homme tout nu, beau comme un apollon (entendez: beau selon  les critères de la beauté grecque qui me conviennent très bien). Sur  ses épaules repose un harnais relié à des sangles noires. A l’autre extrémité des sangles, les piliers de béton du bâtiment.

D'abord gênée par la nudité de cette homme, je suis surtout intéressée par le mouvement qu'il crée: Un pas d’élan tend ces sangles comme s'il allait déplacer les piliers à la manière d'Hercule ou du Milon de Crotone. La tension crée résonne comme un fouet dans l'espace, puis la seconde d'après, les fils retombent mollement au sol, et l'homme recommence son manège.

Vue de dos, l'installation mène le regard vers un point de convergence de ces lignes noires, le point c'est l'homme, et derrière l'homme, la porte de sortie du bâtiment.

Plusieurs sensations émanent du spectacle: la force physique se confronte à la monumentalité de l'architecture telle une montagne inaliénable, comparée à l'homme soumis à la loi du plus fort. Malgré son obstination, le mouvement qu’il produit est totalement inutile, vain.  Et tout à fait perturbant. Je me dis: "nous sommes bien peu de choses". Au-delà du mythe du héros grec, Laura Lima nous donne surtout à voir la précarité de la condition humaine, et peut-être l'exploitation de l'homme par l'homme.

2ème volet.

Dans un autre lieu de la biennale, à Veaux-en-velay (comprenez à pétaouchnock), une ancienne usine de soie sert d'espace de monstration. Une odeur pestilentielle nous cueille à l'entrée, mélange d'une cage de souris sale et de l'idée que je me fais du fumet de la mort. (je lis un peu trop Jean Claude Izzo ces derniers temps).

Ma réaction est violente quand je découvre à l'étage un véritable élevage de poulets auxquels on a collé des plumes au cul! Des plumes d'apparat! ( "Gala Chicken and Gala Coop") Laura Lima cette fois, invente un carnaval de volailles que l’on vient « admirer » en tant qu’œuvre d’art !! Je ne partage absolument pas ce point de vue, je me suis sentie humiliée d’avoir fait le tour de la ville pour aller assister à ce grand n’importe quoi.

Ceci étant dit, je retiens de cette jeune artiste brésilienne (née en 1971) qu’en déplumant un homme et en habillant des poulets, elle ravive ma colère sur l'inacceptable constat de notre monde moderne: la chair n'est ni un objet, ni une marchandise.

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Laura Lima vit et travaille à Rio de Janeiro.

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Comme tous les ans, Lifeproof vous accompagne tout au long du mois de décembre avec son calendrier de l’Avent "art contemporain".

Le calendrier traditionnel, inventé au début du siècle en Allemagne, prévoit un chocolat derrière chaque case, jusqu'au jour de Noël. Chez Lifeproof ce sera plutôt un artiste ou une œuvre contemporains à découvrir, à travers nos mots !

Surprenez-vous à "déguster" l'art contemporain!