Après avoir rappelé les espoirs soulevés en 2007 par l'élection du candidat de la rupture, les journalistes, hommes et femmes, dressent tous le même bilan : Le président sortant n'est pas à la hauteur de la fonction. Il change d'avis comme de chemise et surtout, mise toute sa politique sur les sondages et la communication frisant même le ridicule ou le limite obscène comme cette incroyable déclaration devant 600 journalistes du monde entier : « avec Carla, c'est du sérieux ! » Et cela un mois après le départ de Cécilia. Ils dénoncent aussi la profusion de lois, de textes, de décrets non suivis d'effets.
Lors d'un congrès à Versailles
Les commentateurs étrangers ne sont pas bloqués ou bluffés, comme le sont les journalistes français à l'image d'un Jean Pierre Pernaut subjugué par le visage et la voix de son maître. Ils dénoncent le tutoiement, le copinage, la proximité des journalistes des grands quotidiens et des principales chaînes de télévision avec un homme qui joue de leur narcissisme et de leur ego.On se rend bien compte également que Sarkozy est victime de ses conseillers comme il l'a été lors de ce fameux discours de Dakar qui vaut à la France le ressentiment de toute l'Afrique : « L'homme africain n'est pas assez entré dans l'histoire. » Ou comme lors de sa célèbre stigmatisation des Roms lors du discours de Grenoble. « Dégueulasse », assure un journaliste.
Ce regard extérieur, éloigné de toute appréciation directement politique, nous montre un homme fragile voire faible, tiraillé par son image, sa manière d'être, sans scrupules (comme de nombreux autres) sans réelle compassion. Ses réceptions de familles éplorées, endeuillées ne fonctionnent pas. On sent trop la représentation, « il fait son cinéma », mais n'arrive pas à émouvoir ou à faire partager ce qu'il voudrait nous faire prendre pour de la solidarité nationale. Je pense à ce qu'a dit son père, Pal Sarkozy : « S'il avait fait 30 centimètres de plus,Nicolas ne serait jamais devenu président de la République. »
Ce document fait peur. On imagine ce que seraient cinq nouvelles années de Sarkozysme avec les Buisson et les Gaino à la manœuvre : un calvaire.