…Il y a un petit souci, ou un sérieux problème (ça dépend de l’angle d’approche et de notre aptitude à relativiser) avec la chanteuse Delphine Coutant en France. Quand on l’évoque, ceux et celles qui la connaissent disent : ah oui, elle a beaucoup de talent.
Et c’est tout. Lorsque le magazine Francofans consacre un dossier en 2005 aux femmes de la chanson, pas un mot sur elle. La chanteuse s’est pourtant produite au tant convoité Printemps de Bourges, au festival Alors Chante de Montauban…dommage…belle, mystérieuse, sorte de cousine éloignée de Camille (audace de l’expérience vocale, du raffinement dans les structures musicales) et de la Mylene Farmer flanquée de Boutonnat des années 80 dont elle partage l’aura, un certain mystère, Delphine Coutant impose son identité, son authenticité et nous ensorcelle avec ses chansons depuis le premier disque, Alouette, 2002. Puis ça continué en 2005, avec Comme le café empêche de s’étendre. On aurait pu se lasser avec La marée, en 2009, ce fut une vague de bonheur auditif qui submergea nos oreilles musicales.
La chanteuse est exigeante, tient la barre haute. Armée de son chant profond (sa voix est une arme), elle distille les mots sur des mélodies qui ne ressortent plus de la mémoire. Impossible d’oublier Tisserande, chanson de 4’04 minutes, pénétrante, primitive, organique, une gifle à tous les petits cons et les petites connes qui ne trouvent rien de mieux qu’à chanter avec autosatisfaction dans un mauvais français, un mauvais anglais, un mauvais franglais sur de la musique pop rock mal dégrossie. Ils feraient mieux d’avoir l’humilité de dérouler le tapis rouge pour la Coutant. Les Inrocks pourraient lui consacrer une couverture, elle ne l’aurait pas volée.
Rendez-vous est donné en janvier 2012, mois de la sortie de son nouvel album
http://www.youtube.com/watch?v=rvQY_sVwAaE clip La parade nuptiale
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Luc Melmont