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L'opération de la dernière chance (Antonin Peretjatko): samedi 20 h à Beaubourg

Publié le 11 janvier 2008 par Joachim

Juste ce mot pour prévenir de la projection demain soir, samedi 12, 20 heures à Beaubourg de l'Opération de la dernière chance d' Antonin Peretjatko (dont ce sera donc peut-être l'une des dernières chances de le voir, ouaf, ouaf). Sans doute l'un des courts les plus étonnants (et encore, c'est un bien faible mot) vus ces derniers temps. Disons simplement que ces 35 minutes de cinéma transpirent, comme rarement, la joie de filmer mâtinée d'un réjouissant esprit de sale gosse hyper doué. Potache, azimuté et réflexif, il sait également faire affleurer une douce mélancolie. Il faut vraiment le voir pour le croire... et surtout pour le ressentir.
Simplement, pour vous donner envie, disons qu'on trouve dans ce bazar parfaitement logique :
- La mise en application du conseil de Max Pécas : "Mettre la tour Eiffel dans son tout premier plan, comme ça le film se vend partout dans le monde". De fait, AP avait déjà fait de même pour son précédent film French Kiss, (Une Américaine à Paris des années 2000). Du coup, invitation dans quantité de festivals worldwide, ce qui lui a permis de ramener une tonne d'images des quatre coins du globe mis à plat. Ce qui nous donne donc le seul court-métrage au monde capable de rivaliser avec plusieurs James Bond en nombre de lieux de tournage exotiques.
- Un tour du monde capturé en 16 millimètres, 35 minutes et sur une bobine d'un kilomètre de long.
- Une super première réplique soupirée par une lasse James Bond girl en bikini: "La France est un beau pays, mais qu'est-ce qu'on s'emmerde".
- Lou Castel, qui joue sa partition à part, un peu perdu comme d'habitude, mais comme là, c'est au milieu du foutoir, c'est encore mieux que d'habitude.
- Le filmage et surtout la mise en scène d'une histoire drôle. En l'occurrence, "tu sais comment on rebouche une bouteille de champagne", avec une chute qui n'est pas celle qu'on attend.
- Derrière les blagues, la potacherie, les illusions, les "jeux d'images", la vraie mise à jour de la mélancolie amoureuse. Dans son mixte de travail sur les figures du genre piégées par leurs propres réminiscences sentimentales, assez proche en cela du roman de Brautigan Un privé à Babylone (1977). - Un cinéma ultra spontané comme quête d'innocence, comme moyen de revivre la première fois. De fait, quand AP filme un visage de jeune fille, un arbre ou un parc sous la neige, on a l'impression de les voir pour la première fois. Exactement comme chez Garrel ou...
- ... comme chez JLG qui devrait voir ce film pour qu'il arrête de nous fatiguer en disant qu'il n'arrive pas à transmettre.

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