Standard & Poor’s a annoncé avoir abaissé la note de crédit de BBB- à BB+, faisant ainsi basculer le pays en catégorie spéculative au nom d’une politique gouvernementale imprévisible et augmentant la pression sur Budapest pour conclure un accord avec le FMI et l’Union européenne.
S&P estime que les modifications apportées à la constitution, au fonctionnement de la banque centrale et à celui de la cour constitutionnelle soulèvent des interrogations au sujet de la crédibilité de l’action du gouvernement.
Le gouvernement de centre-droit au pouvoir en Hongrie a stabilisé le budget avec une série de taxes ponctuelles et a nationalisé des actifs de retraites depuis qu’il a remporté les élections d’avril 2010 avec une majorité des deux tiers. Bon nombre de ces mesures ont déplu aux investisseurs et provoqué l’ire de l’Union européenne.
Confronté au besoin de refinancer €5 milliards de dette venant à échéance l’année prochaine, la Hongrie a sollicité le 21 novembre une aide de la part du FMI et de l’Union européenne. Mais, en fin de semaine dernière, l’Union européenne et le FMI ont interrompu leurs discussions informelles avec la Hongrie sur une aide financière internationale, en arguant des menaces politiques sur l’indépendance de la banque centrale. S&P estime que la nouvelle législation concernant la banque centrale compromettrait encore davantage l’indépendance des autorités monétaires.