A la veille de Noël, la BCE a offert un beau cadeau aux banques de la zone euro : près de 500 milliards d’euros de prêts ont été distribués au taux fixe très avantageux de 1%. 523 banques se sont donc ruées sur cette manne providentielle qui éloigne le spectre d’un assèchement du crédit.
Le 22-12-2011
A la veille de Noël, la BCE a offert un beau cadeau aux banques de la zone euro : près de 500 milliards d’euros de prêts ont été distribués au taux fixe très avantageux de 1%. 523 banques se sont donc ruées sur cette manne providentielle qui éloigne le spectre d’un assèchement du crédit. Reste à savoir quelle va être l’utilisation de ces fonds. Rachat de dettes souveraines, relance de l’économie ? Rien n’est moins sûr.
Premier constat : une mesure « non conventionnelle » exceptionnelle qui rassure autant qu’elle inquiète.
Alors que Mario Draghi se montre inflexible sur le rachat de dettes souveraines, l’opération de refinancement à trois ans menée par la BCE prouve que l’institut francfortois est néanmoins prêt à utiliser des mesures non conventionnelles pour voler au secours des banques et éviter un « credit crunch ». Cette opération de refinancement de long terme ( LTRO pour Long Term Refinancing Operation), permet de prêter sur une durée inédite de 36 mois. Or les montants de la dernière opération menée en juin 2009 d’une durée de 12 mois qui avait permis de prêter 442 milliards ont été largement dépassés. Ce qui a eu pour effet d’inquiéter les marchés. En effet les besoins semblent énormes au vu des montants empruntés. C’est dire que le mal est profond et que les banques, ne se faisant plus confiance entre elles, préfèrent aller massivement emprunter à la seule institution encore fiable, la banque des banques !
Deuxième constat : de l’argent recyclé qui va servir en priorité aux banques plutôt qu’à l' économie réelle
Ces liquidités sont bienvenues pour les banques de la zone euro, qui auront de gros besoins de refinancement l'année prochaine, et peinent à trouver des fonds alors que les investisseurs ne leur font plus confiance. Or ces mêmes banques font face à un double danger. Tout d’abord la récession va mécaniquement provoquer une montée des risques de défaut qu’il leur faut provisionner. Ensuite elles vont devoir faire face à de très lourdes échéances. Pas moins de 600 milliards d'euros de dette bancaire arrivent à maturité en 2012, dont 230 milliards pour le seul premier trimestre. Il est donc peu étonnant qu’une nouvelle opération soit programmée le 29 février 2012.
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