Fêtes de Noël obligent, M6 nous propose une spéciale de son émission culinaire culte, « un dîner presque parfait ». Cette année, au lieu de concocter un festin festif, les convives sont invités à passer la nuit chez leur hôte, qui doit au petit matin leur proposer une nouvelle animation et un brunch préparé de ses blanches mains en deux heures. Le concept avait déjà été étrenné par la chaîne, et on remet donc ça à Paris cette fois-ci.
Certains diront que je suis coincée, mais je supporterais difficilement, à mon âge avancé, de passer la nuit avec quatre inconnus dans ma maison ou chez eux d'ailleurs. Je n'ai pas spécialement envie de partager ma salle de bain et surtout de me montrer devant des caméras au petit matin en pyjama. Fort heureusement pour M6, cinq courageux volontaires de tous âges : Jacques, Guy, David, Isabelle et Emilie n'ont pas eu mes scrupules.
Dans le cas d'une des candidate, qui apparemment adore s'afficher à la télé en mini-short, alors qu'elle ne devrait pas, la pudeur n'est pas une priorité.
Comme je l'indiquais donc, les candidats dînent ensemble comme d'habitude, attribuent une première note pour l'ambiance, la déco et le menu. A la fin du repas, une brosse à dents vibrante désigne le candidat qui a le droit à la « belle » chambre, tandis que les autres sont priés de dormir ensemble à quatre ailleurs.
Alors, évidemment là, c'est vachement drôle puisque les trois garçons ronflent comme des sonneurs, et que les deux filles sont donc dans l'impossibilité de fermer l'oeil.
Au petit matin, mal réveillés, avec j'espère au moins un café dans le coco (comme disait ma maman), les candidats vont s'ébattre dehors pour foutre la paix à l'hôte qui doit encore leur préparer à bouffer.
Lundi, la première candidate de la semaine a malheureusement passé une nuit d'enfer chez elle et elle était comme barbouillée au petit matin. Elle a donc cuisiné avec une gerbe d'enfer et pas supporté, comme on la comprend, de confectionner une délicieuse sauce à base de cancoillotte et d'aïoli. En plus, elle avait eu la riche idée de proposer en plus des oeufs au four avec du maroilles. Moi-même qui est l'estomac parfaitement sain ce matin, je suis au bord de la nausée rien que de l'écrire.
Mardi, Jacques, la soixantaine, cinéphile, a oublié qu'il pouvait tomber face à des tanches qui ignorent qui est Sabine Azema, qui ne connaissent pas Etienne Chatillez et qui est au terme de son jeu de piste sont stupéfaits d'apprendre que « le bonheur est dans le pré » est un film, qui est même sorti en salle. Son animation trop 'intellectuelle' a donc été sévèrement sanctionnée par ses concurrents. Bon, et puis Jacques n'avait pas bien saisi non plus le concept du brunch et la façon de se servir d'une crêpière.
Mais, c'est hier soir que la semaine a vraiment failli tourner au drame, non pas parce que les candidats se sont entre-tués après une courte nuit à supporter les ronflements de leurs camarades de jeu, mais parce que l'animation a mal tourné. Emilie a eu l'idée pas trop bête à la base de proposer à ses nouveaux amis de monter à cheval. Elle n'avait en revanche pas prévu que le type qui organisait le truc soit un amateur. Il a donc lâché sans bombe sur la tête dans un champ avec des canassons plutôt ombrageux trois – la candidate la plus peureuse avait heureusement passé son tour – cavaliers non expérimentés. Le pauvre David, qui est certes la tête à claques de la semaine qui ne cesse de critiquer les plats des autres, a fini par terre. Il n'a apparemment pas été trop endommagé par sa chute, mais ça aurait pu être pire.
J'ai donc hâte de découvrir ce que nous réserve la suite : intoxication alimentaire, étouffement par oreiller...