Ariel de Sylvia PLATH

Par Lecturissime

 

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"Le coeur se ferme,

La mer se retire,

Les miroirs sont voilés." (Lésion)

L’auteur :

Jusqu'à l'âge de huit ans, Sylvia Plath grandit à Winthrop, au bord de la mer.

En 1940, son père adoré, spécialiste des abeilles et professeur à Boston University, meurt de diabète - un traumatisme dont elle ne se remettra jamais vraiment.

L'année suivante, son premier poème est publié par le Boston Herald. En 1950, Seventeen publie sa première nouvelle, et en septembre elle entre au Smith College. Sa nouvelle 'Un Dimanche chez les Minton' remporte un concours de Mademoiselle et Sylvia passe juin 1953 à New York comme éditrice invitée. A son retour, elle fait une dépression, tente de mettre fin à ses jours en avalant des somnifères et se retrouve en hôpital psychiatrique avec traitements à l'électrochoc. Une première descente aux enfers qu'elle décrit dans son unique roman, publié en 1962, sous le pseudonyme de Victoria Lucas : 'La Cloche de détresse'.

En 1954, elle obtient son doctorat Magna cum Laude et une bourse Fullbright pour étudier à Cambridge, où elle rencontre le poète Ted Hughes, épousé en 1956. Leur fille Frieda naît en 1960, année de publication de son premier recueil de poèmes, 'Le Colosse'. L'année suivante naît Nicolas et, suite à une liaison de Ted, le couple se sépare.

Sylvia déménage avec ses enfants et connaît une période faste de création, écrivant souvent la nuit. Le matin du 11 février, Sylvia met fin à ses jours à l'aide du gaz. Ted rassemblera ses poèmes dans trois recueils posthumes : 'La Traversée', 'Arbres d'hiver' et 'Ariel’. (Source : Evene)

L’histoire :

Née aux États-Unis, Sylvia Plath met fin à ses jours le 11 février 1963, à Londres. Elle a trente ans, et laisse derrière elle le manuscrit en préparation de son second recueil de poèmes intitulé Ariel. Le poète Ted Hughes, dont Plath était séparée, procède à l’édition du volume publié en 1965 par Faber and Faber.

Révélation d’une écriture à la fois exigeante et novatrice, Ariel assure à son auteur, depuis cette date, un succès continu. Ce recueil, qui appartient au courant de la poésie dite « confessionnelle », fait des conflits du moi et de la douleur un champ d’expérimentation poétique. S’il décrit l’obsession du suicide et l’impossible deuil de la perte du père et de la trahison de l’homme aimé, il célèbre aussi l’avènement d’un sujet poétique aérien et flamboyant. L’imagination de l’air est libératrice à plus d’un égard dans ce recueil où l’écriture devient une expérience extrême, où s’inscrit, en même temps que la violence de l’Histoire contemporaine, dont l’œuvre se lit comme le miroir déformé, l’évidence d’une subjectivité féminine. Celle-ci fait avec Ariel, dans la poésie, une irruption majeure.

(http://www.univ-bpclermont.fr/celis/spip.php?article131)

Ce que j’ai aimé :

L’univers de Sylvia Plath baigne dans une lumière aveuglante ambivalente. Ses textes de fois sont à la fois lumineux, éclairés de l’intérieur par un esprit fin et passionné, et sombres parce qu’hantés par la mort, seule échappatoire à une angoisse folle.

« Je suis cette demeurée hantée par un cri.

La nuit, ça claque des ailes

Et part, toutes griffes dehors, chercher de quoi aimer.

Je suis terrorisée par cette chose obscure

Qui sommeille en moi ;

Tout le jour je devine son manège, je sens sa douceur maligne. » (La voix dans l’Orme)

Ces poèmes sont le cri de désespoir d’une femme qui aurait voulu vivre mais s’en sentait incapable, accablée par tant de démons intérieurs, sans la force suffisante pour les combattre. Elle chante son mal-être comme pour l’enchanter, mais ce sera finalement lui qui aura le dernier mot… Nous reste ce chant hypnotique, fascinant :

« Je ne bronche pas.

Le givre crée une fleur,

La rosée une étoile,

La cloche funèbre,

La cloche funèbre.

Quelqu’un quelque part est foutu. » (Mort et cie)

« Plath compte parmi les plus grands poètes qui soient, chez elle l’anecdote autobiographique n’est jamais narcissique et la petite histoire se trouve dépassée, inscrite dans l’Histoire plus vaste de nous tous. » (extrait de la Préface)

Ce que j’ai moins aimé :

-   Je pense que cette lecture est à éviter pour les dépressifs…

Premières lignes :

« Amour, l’amour a réglé le rythme de ton cœur comme une grosse montre d’or.

La sage-femme a giflé les plantes de tes pieds, et le pur cri de toi

Pris sa place aussitôt parmi les éléments. »

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Les femmes du braconnier de Claude PUJADE-RENAUD

D’autres avis :

Blog : http://journalisme-culturel.over-blog.com/article-ariel-de-sylvia-plath-73899605.html

Ariel, Sylvia Plath, Présentation et traduction de l’anglais par Valérie Rouzeau, Poésie Gallimard, mai 2011, 113 p., 5 euros