Ceci a une double fonction. La première est qu'ils ne souhaitent pas beaucoup de spectateurs, car le gymnase n'est pas gigantesque et surtout, la coordination de tout ce monde est éprouvant pour tous. La seconde raison est que personne n'est obligé de faire du temps supplémentaire, n'oublions pas ces gens terminent leur journée...à 14h30...
Quoiqu'il advienne, j'habite un quartier de mafieux où les desesperate housewives pullulent alors c'était encore salle comble à 10h30 du matin.
C'est toujours une journée hyperactive pour la prof de musique. C'est une nouvelle cette année. Une jolie jeune fille, obligatoirement dynamique. C'était la première fois que je la voyais. Elle bougeait sans cesse et semblait être partout et nulle part à la fois. Elle se débrouillait fort bien dans la cohue. Mieux que la directrice qui semble toujours subir toute l'action. Jamais la directrice ne m'a paru en charge de quoi que ce soit. Elle m'a toujours semblé à la remorque, desespérée, dépassée par tout ce qui se déroule autour et elle le prouve en s'exprimant continuellement comme on le ferait dans un soupir de découragement. Et mal. La vie défile trop vite pour le petit (petit) hamster dans sa tête. Elle ne semble d'ailleurs pas faire l'unanimité car chaque fois qu'elle prend le micro, des enseignantes se penchent les unes sur les autres pour se murmurer des choses (médisance?) ou roulent des yeux à la paupière très lourde.
La prof de musique faisait face à ses troupes sur scène et s'animait vivement en mimant les paroles pour les maternelles qui répétaient sa chorégraphie avec candeur. Elle était si occupée qu'elle ne savait surement pas que, nous faisant dos, elle avait l'étiquette rouge de sa petite culotte qui lui sortais du pantalon.
...quoi?...Elle avait des pantalons extrèmements sérrés, nous tournait le dos continuellement, debout, accouppie, penchée et il aurait été très difficile, tout sexe confondu, de ne pas remarquer le nice touchy de la jeune fille.
Après le passage des premières années, j'étais encore tout attendri par les petits mousses qu'une enseignante usée est passée près de moi après avoir rassis son groupe dans le gymnase.
"Bon une bonne chose de faites, tabarnak!" a-t-elle dit pensant ne pas avoir été entendue. Mais quelques oreilles ont tout saisi. Je troqué mon sourire béat pour un regard de mépris en sa direction. Deux autres femmes aussi. Un père a passé un commentaire mais en italien. Quelques arabes se sont aussi chicanés mais je n'ai pas saisi sur quoi, ne comprenant pas leur dialecte.
"Je n'ai pas un appareil numérique moi monsieur!" a chialé une ancienne. D'autres filment, avec des oiellères, en restant debout sans bouger, sans se soucier des 104 derrière eux. J'ai appellé la belle pour lui dire "ne viens pas chérie, c'est encore la folie". De toute façon je filmais. Sobrement caché par terre, sans déranger personne. J'entendais (en fait tout le monde entendait) une femme qui ne cessait d'appeler son Eric pour qu'il se positionne et prenne des photos là où madame le souhaitait. Je vous dis qu'il passait dans le tordeur le pauvre Eric. Je me l'imaginais s'excuser à genoux de ne pas avoir fait le café de madame au déjeuner. Notre dynamique de couple est tellement relaxe quand je regarde ces gens.
"Hey salut le papa de Punkee!"
"Salut papa de Punkee"
"J'ai déjà été chez Punkee moi!"
"Hey maman! c'est le papa de Punkee!"
J'étais tout à coup une rock star.
On doit me prendre pour un autre, plein de parents me saluent en me donnant du "M.Jones" et je ne sais pas du tout qui ils sont. C'est certain que le frère de Punkee a fait 7 ans à cette école avant cette année, mais si ce sont des gens que j'ai connu à cause du grand frère de par le passé, je ne me rappelle plus d'eux.
Dehors il pleuvait encore des cordes.
Un 15 décembre.
Je ne jouais pas sur une patinoire extérieure un 15 décembre 1982?
Genre.
Style.
Comme.