C'est à ce prix que nous mangeons du sucre, citation de Voltaire tirée de Candide (1759), où le philosophe dénonce la cruauté quotidienne que subissent les esclaves dans les plantations. Une position critique exprimée par de nombreux représentants de l’Europe des Lumières et qui sera à la base des valeurs universelles sur lesquelles est fondée notre société.
Jusqu'au 23 janvier 212, on peut encore visiter l'exposition au musée d'Aquitaine de Bordeaux.
Pour en savoir plus sur cette exposition on peut consulter le site evento2011.com
Selon Judith Wielander, commissaire associée de l'exposition :
"L’abolition officielle de l’esclavage ne date que de 1865.
La ligne noire, qui traverse l’histoire de manière dramatique, faite de l’exploitation aveugle des hommes et des biens, pour l’enrichissement d’une partie minoritaire et puissante de l’humanité au détriment des autres, ne s’est jamais arrêtée.
La traite des esclaves et le commerce colonial ont produit une accumulation du capital, qui a rendu possible les investissements nécessaires au développement de la révolution industrielle du XIXe siècle.
La main d‘œuvre pressurisée par l’esclavage s’est transformée en travail forcé ou à bas coût.
Cette page de l’histoire s’écrit toujours, dans la clandestinité et sous de nouvelles formes alimentées par divers systèmes économiques transnationaux.
Les politiques économiques globalisées, toujours plus sophistiquées, voudraient rendre invisibles les mécanismes de cette exploitation. Notre opulence est aujourd’hui encore la flagrante négation de ces valeurs solidaires qui devraient être le fondement constitutionnel de notre être au monde.
Dans l’exposition, six artistes internationaux William Kentridge, Pascale Marthine Tayou, Marzia Migliora, Michael Blum, Shilpa Gupta et Wael Shawky tissent un lien, direct ou indirect, entre les collections du musée , un lien qui analyse du point de vue historique et anthropologique, par des visions éclairantes et des éléments de réflexion sur notre société contemporaine, la traite des esclaves et le commerce triangulaire ".