L’année 2011 qui s’achève fut riche en rebondissements. Tout commence le 14 janvier avec le départ de Zine el-Abidine Ben Ali, président de la Tunisie, après 23 ans de pouvoir sans partage, poussé à la démission par la révolte de la rue débutée le 17 décembre 2010 (après que Mohamed Bouazizi, vendeur de légumes ambulant de vingt-six ans, se fut immolé par le feu devant le siège du gouvernorat de Sidi Bouzid pour protester contre son interdiction d’exercer son activité). Cette onde de choc va provoquer des émeutes en Egypte qui voit à son tour le président Hosni Moubarak quitter le pouvoir le 11 février après 30 ans de pouvoir. Les émeutes se propagent au Yémen, en Algérie, au Maroc, à Bahreïn… : c’est un véritable printemps arabe. La Libye connaît à son tour des émeutes dès le 13 janvier. Une guerre civile éclate, réprimée dans le sang par le Colonel Kadhafi qui utilise ses chars et ses avions pour écraser la rébellion. L’ONU, poussé par la France, vota une résolution autorisant l’intervention aérienne pour protéger les populations civiles. Les rebelles soutenus par l’aviation de l’OTAN (Anglais et Français et américains en particulier) firent chuter le régime du Guide libyen après 42 ans de règne. Ce dernier en fuite fut retrouvé le 20 octobre à Syrte et mourut dans des conditions encore troubles à ce jour.
Les manifestations continuent encore en Syrie et la répression a déjà tué 4000 personnes.
Un séisme a ensuite touché le Japon le 11 mars. De magnitude 9, il a provoqué un puissant tsunami qui a ravagé les côtes 600 kilomètres de la côte Est du Japon et causant la mort d’environ 16 000 personnes et 4 700 disparus (Courrier International, le 11 août 2011), Ce tsunami va provoquer l’ennoiement et l’arrêt des systèmes de refroidissement des réacteurs nucléaires de la centrale de Fukushima. Les ingénieurs de la centrale provoquèrent l’explosion des structures externes des réacteurs afin de diminuer la pression à l’intérieur pour éviter une réaction en chaîne. Toutefois, la commission mise en place pour élucider les causes de la catastrophe pense aujourd’hui que ce serait les secousses qui auraient endommagées les tuyauteries du système de refroidissement (Le Monde du jeudi 8 décembre). Ces explosions dégagèrent des produits radioactifs dans l’atmosphère et un périmètre d’évacuation de 20 kilomètres autour de la centrale fut dessiné avec évacuation des populations.
Le 14 mai, un autre évènement secoue le monde : le président du Fond Monétaire International Dominique Strauss-Kahn est arrêté à New York pour agression sexuelle envers la femme de ménage Nafissatou Diallo au Sofitel où il avait réservé une chambre. Il passe même quelques jours en prison après sa comparution devant le juge Michael J. Obus sous les objectifs du monde entier. Il est finalement libéré sous caution le 19 mai mais démissionne de son poste de président du FMI, remplacé par Christine LAGARDE ministre de l’économie de la France. Les poursuites au pénal sont abandonnées le 23 août en raison de la perte de crédibilité de la femme de ménage.
Il a depuis regagné la France où il a pu voter aux primaires socialistes. Cet événement, une première en France, a vu le 16 octobre, après des semaines de campagnes, la victoire de François Hollande sur cinq autres candidats. L’originalité de ces primaires fut d’être ouvertes à tous les français sympathisants de la gauche inscrits sur les listes électorales. Elles ont rassemblé environ 2,7 millions de personnes au premier tour le 9 octobre et 2,9 au second le 16 octobre.
Cette année a aussi été dure pour l’Union Européenne mise à mal par la crise des dettes souveraines. La Grèce est entrée sous les feux des projecteurs en menaçant de faire tomber l’Euro et dont les dirigeants de l’UE ont dû annuler 50% de sa dette. Le problème semble pourtant « contaminer » les autres pays, puisque l’Espagne, l’Italie, l’Irlande et même la France et l’Allemagne sont en difficultés croissantes avec un chômage important, des dettes qui gonflent, des taux d’intérêts qui augmentent et une activité économique qui ralentit. Cela semble motiver des volontés d’une Europe toujours plus fédérale et centrale par rapport aux Etats, ce qui n’est pas du goût des britanniques.
L’année 2011, a connu d’autres événements historiques la mort d’Oussama Ben Laden par une intervention américaine au Pakistan 10 ans après les attentats du 11 septembre, les deux mariages princiers à Monaco et au Royaume-Uni. On peut aussi parler de la guerre civile en Côte-d’Ivoire entre les partisans d’Allassane Ouattara et Laurent Gbagbo entraînant la chute de ce dernier avec l’aide la France le 11 avril. Consécutive à des élections censées stabiliser le pays, elle fut le témoignage d’un semi-échec pour la démocratie ivoirienne. Il a fallu une intervention peu discrète des français pour que Ouattara puisse s’installer au pouvoir à la place du président sortant, vaincu.
Ce n’est pas fini, je continue : entrée de la Palestine à l’ONU, naissance d’un nouvel Etat avec le Sud-Soudan le 9 juillet, les attentats meurtriers de cet été en Norvège, le basculement du Sénat à gauche.
Vous le voyez, cette année a donc été riche en événements historiques. Elle restera dans les mémoires. 2012 nous réserve sans aucun doute d’autres évènements d’une grande importance. En attendant, bonnes fêtes de fin d’année à tous !Florian Thomas