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C'est le livre le plus terrifiant que j'aie jamais lu. Bien plus qu'un polar ou qu'un thriller gore. Parce que même si c'est un roman, Il faut qu'on parle de Kevin a de criants accents de vérité. Le 8 avril 1999, le JEUDI, comme l'appelle et l'écrit sa mère, Kevin a assassiné de sang-froid, dans son lycée, neuf condisciples, son professeur de lettres et un employé de la cafétéria. Dans des lettres qu'elles envoie au père dont elle est séparée, Eva retrace, avec une précision d'entomologiste, la vie de Kevin, depuis sa naissance jusqu'à son passage à l'acte. Comment devient-on un meurtrier? Kevin a-t-il été influencé par les tueries d'étudiants, fréquentes dans les années 90? Sa mère est-elle coupable de l'avoir mal aimé, est-elle responsable des actes de son fils? Sans toujours trouver de réponses, Eva creuse au plus profond de l'intime. Ce récit à l'écriture fluide et à la construction implacable atteint son paroxysme lors de la fin inattendue et poignante. Un livre coup de poing.Il faut qu'on parle de Kevin, Lionel Shrive, J'ai Lu