Deux jours après avoir dévoilé un programme d’austérité et de réformes, le nouveau chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, a prêté serment devant le roi.
Le leader conservateur, âgé de 56 ans, doit annoncer dans la soirée la composition de son gouvernement, qui entrera lui en fonctions jeudi. L’identité du ministre de l’Économie est particulièrement attendue, surtout par les investisseurs. Les noms de Cristobal Montoro, coordinateur économique du Parti populaire, Luis de Guindos, ancien secrétaire d’État à l’Économie, Manuel Gonzalez-Paramo, membre du directoire de la BCE, ou encore Rodrigo Rato, ancien directeur général du FMI et actuel patron de l’union de caisses d’épargne Bankia, sont notamment évoqués. Le futur ministre aura la lourde tâche de mélanger rigueur et travail de réforme, alors que l’Espagne, frappée doublement par la crise et l’éclatement de sa bulle immobilière, retombera probablement en récession début 2012 et souffre d’un taux de chômage record.
Lors du débat d’investiture devant le Parlement lundi, Mariano Rajoy a annoncé de nouvelles réductions budgétaires, de €16,5 milliards au moins, en 2012 dans le secteur public pour tenter de contenir le déficit du pays. L’objectif d’une réduction du déficit à 6% du PIB en 2011 (après 9,3% en 2010), pourtant considéré comme prioritaire par le gouvernement, pourrait ne pas être atteint. Rajoy prévoit €10 milliards d’économies supplémentaires si le déficit est finalement de 7%.
Dès le 30 décembre, un Conseil des ministres approuvera de premières mesures d’urgence et en janvier le Parlement votera une loi de stabilité budgétaire, pour fixer des limites chiffrées, à partir de 2020, à la dette publique (60% du PIB) et au déficit structurel (0,40% du PIB).