La DHEA pourrait aider les femmes à « passer » la ménopause et poursuivre une vie sexuelle épanouie, selon cette étude qui propose donc une alternative au traitement hormonal substitutif actuel (THS) pour soulager les problèmes de ménopause tels que les bouffées de chaleur et les sueurs nocturnes. Déjà « réputée » pour ses effets antivieillissement, la DHEA ou déhydroépiandrostérone ou prastérone, est une hormone stéroïde produite naturellement par les glandes surrénales et utilisées dans la production d'hormones sexuelles, mais sa version synthétique n'est pas autorisée, actuellement, pour utilisation dans la ménopause. Des conclusions publiées dans la revue scientifique Climacteric, qui restent à confirmer par de plus larges études.
Ce petit essai contrôlé randomisé, mené par des chercheurs de l'Université de Pise (Italie) sur 48 femmes post-ménopausées (âgés de 50 à 60 ans), a comparé la DHEA contre les deux traitements existants, sur 3 groupes de 12 femmes, et regardé comment les femmes qui ont évalué leur fonction sexuelle avant et après les traitements. Les chercheurs ont donné respectivement à chaque groupe, la Tibolone (hormonothérapie standard), un THS à base d'œstrogène (estradiol) en combinaison avec un progestatif (dihydrogesterone) et la DHEA. 12 femmes qui ne souhaitaient pas utiliser des traitements hormonaux ont reçu par voie orale de la vitamine D (400 UI) et du carbonate de calcium (1.250mg). Les chercheurs se sont intéressés à la façon dont ces trois traitements, en particulier la DHEA, aurait une incidence sur la fonction sexuelle des femmes, qui peut être affectée lors de la ménopause. En effet, le désir sexuel, ou libido, ne peut être aidé par les œstrogènes. Les œstrogènes, de plus ne sont pas sans risque, ils peuvent sur-stimuler la croissance de la muqueuse utérine (l'endomètre) et augmenter le risque de cancer de l'endomètre si leurs effets sont mal équilibrés avec un progestatif.
La sévérité des symptômes de la ménopause a été évaluée en début d'étude et à 12 mois. Au départ les femmes présentaient des symptômes identiques de la ménopause. Les femmes qui avaient choisi de ne pas recevoir des traitements hormonaux avaient des symptômes plus légers. Après 12 mois, les chercheurs constatent une amélioration des symptômes chez des femmes traitées des trois groupes d'hormone de référence (DHEA, THS et tibolone) et pas de changement dans le groupe vitamine D :
· Les femmes qui ont reçu la DHEA ou le THS ont un score supérieur en moyenne la fonction sexuelle.
· La fréquence des relations sexuelles au cours des quatre dernières semaines a augmenté chez les femmes traitées avec la DHEA, le THS et la tibolone. Les augmentations dans ces trois groupes sont comparables et la fréquence est plus élevée dans les trois groupes « hormonaux » vs groupe vitamine D. Les chercheurs constatent que la Tibolone (hormonothérapie standard), un THS à base d'œstrogène (estradiol) en combinaison avec un progestatif (dihydrogesterone) et la DHEA soulagent les symptômes de la ménopause et contribuent à améliorer la fonction sexuelle après un an de traitement.
La DHEA, une alternative possible : Les chercheurs concluent que les femmes recevant un traitement d'un an par voie orale de DHEA à une dose quotidienne de 10 mg améliorent leurs symptômes de la ménopause de manière similaire aux femmes recevant une HTS ou la tibolone. La DHEA pourrait donc, sous réserve de confirmation par des études plus larges être une alternative aux traitements hormonaux existants.
Source:Climacteric, December 2011, Vol. 14, No. 6 , Pages 661-668Effect of 1-year, low-dose DHEA therapy on climacteric symptoms and female sexuality. (Vignette NHS)
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