Car 50.000 femmes britanniques seraient porteuses, aussi, d'implants PIP. La panique est décelable dans les médias britanniques depuis l'annonce du 8ème cas de cancer français, révélé le 14 décembre, par la Direction générale de la santé. Le Ministère de la santé britannique se préparerait, de son côté, et dans l'attente des nouvelles recommandations françaises, à revoir ses recommandations, pour les 50.000 femmes britanniques porteuses d'implants mammaires de marque PIP (visuel ci-dessous).
Dans l'Independent, on qualifie bien ces prothèses « faites par une société française de qualité inférieure, parmi les moins chers du marché, remplies avec du silicone industriel (pour matelas plutôt que pour un usage médical), exportées dans le monde entier ». On est au courant des 8 cas de cancer, dont un décès, et de centaines de cas de ruptures constatés avec ces implants et des 2.172 plaintes officielles déposées en France.
Pour les britanniques, la décision, à venir dans les jours prochains des institutions sanitaires françaises ne fait aucun doute. Cependant, il y a comme un hic, les études et la réglementation britanniques –tout comme l'Afssaps l'avait assuré- ne font état d'aucune preuve d'un risque de génotoxicité ou de toxicité chimique du silicone « de remplissage » de l'implant et, à ce stade, il n'y aurait aucun fondement scientifique à un retrait systématique. Les premiers tests ont montré qu'il n'y avait pas de risque cancérigène lié à ce silicone, mais l'Afssaps suggère que le caractère irritant du gel pourrait être un facteur aggravant, explique l'Agence de sécurité des médicaments et produits de santé (MHRA).
Du côté de l'Agence sanitaire britannique : Aujourd'hui, l'Agence anglaise renvoie les femmes implantées à l'avis clinique de leur chirurgien. L'Association britannique des chirurgiens esthétiques a déclaré qu'il serait raisonnable pour les femmes britanniques de considérer le retrait des implants. «Nous sommes très en phase avec la France et il n'est pas déraisonnable de recommander que ces explantations soient prises en charge en raison de leur taux d'échec élevé et du contrôle de qualité médiocre ». A ce jour, la MHRA indique qu'aucun rapport de cas de lymphome anaplasique à grandes cellules (ALCL) n'a été signalé au Royaume-Uni.
Du côté des sociétés savantes britanniques : Un expert plasticien, ancien président de la société savante anglaise tente de rassurer : « Je ne pense pas qu'il y ait urgence au retrait, mais les femmes dormiront plus tranquille en sachant qu'ils ne sont plus à l'intérieur de leur corps ». Si ce n'est pas une situation d'urgence, le retrait doit se faire rapidement.
Le problème du coût de la reconstruction mammaire va évidemment se poser en Angleterre comme en France et les institutionnels sollicitent déjà les chirurgiens et les cliniques à la pratiquer « à prix coûtant ». La panique, selon les Britanniques s'étend également en Espagne et en Italie où un nombre important de femmes auraient été implantées avec des PIP.
Sources: The Independent et autres médias britanniques « Breast implant panic spreads to UK”
Autres sources pour aller plus loin:Afssapset FDA « Anaplastic Large Cell Lymphoma (ALCL) », Report all confirmed cases of ALCL in women with breast implants to the FDA, Blood 2008 Jun 15;111(12):5496-504 ALK- anaplastic large-cell lymphoma is clinically and immunophenotypically different from both ALK+ ALCL and peripheral T-cell lymphoma, not otherwise specified: report from the International Peripheral T-Cell Lymphoma Project.
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