"Les îles du temps, La forêt au temps des dinosaures" de Maria MAZZANTI, Giovanna BOSI et illustré par Ricardo MERLO
Bien-sûr il vous faut une curiosité, et botanique et pour les temps reculés, très reculés. Bien-sûr il vous faut aimer les illustrations scientifiques, où toutes les parties de la plante sont présentées au mieux... oui bien-sûr, bien-sûr.
Mais ce serait limiter ce livre.
Par le biais d'une histoire, l'aventure extraordinaire du Professeur Salsepareille, nous découvrons les ères géologiques ayant vu naître les premiers végétaux et animaux.
Les proportions sont magnifiques et les encarts nommant la faune marine et terrestre sont très fournies.
Tous ces vivants ne sont pas forcément mis en scène, ils sont présents comme pour être listés. Là, quelques dinosaures mais beaucoup plus de reptiles marins et terrestres. Les illustrations de nombreuses "bêtes" aussi fantastiques et disproportionnées par rapport à notre temps d'homme provoquent l'admiration et, à n'en pas douter, de nombreux futurs rêves d'enfants.
Ensuite ce sont les carnets (du Professeur) qui s'ouvrent: des planches entières de botanique. Et comme les paléobotanistes, nous suivons leurs problématiques et l'évolution du monde végétal.
Les plantes, herbes, arbres et plus tard fleurs, sont présentés de manière très scientifiques avec leur mesure et souvent l'homme comme étalon de proportion.
Les coupes transversales et les macros présentent alors les détails: l'irrigation, l'importance des nervures pour en faire une feuille, la reproduction végétale avec l'apparition des premiers organes reproducteurs féminin (ovule) et masculin (pollen), mais aussi l'apparition des racines, des premières fleurs. En fouillant, c'est tous les défis des végétaux qui nous sont présentés.
Nous suivons aussi les formes de classification mais aussi les difficultés à reconnaître une forme végétale: véritable puzzle des fossiles mais aussi reconstitution faussée...
Le livre offre aussi une chronologie illustrée des ères géologiques: d'un côté sous l'eau et sur terre (la faune), de l'autre le végétal.
Puis, la dernière partie du livre amène la présentation des derniers survivants (ginkgo) ou descendants de ces ancêtres. Pour le survivant, c'est aussi une magnifique leçon sur le potentiel des humains: ils ont permis sa survivance par sacralisation de l'arbre.
Quelques activités sont alors proposées: de la confection d'une plante en fil de fer et pâte à modeler, à la recherche dans le milieu naturel en passant par des dessins artistiques. Nous retrouvons alors la "plante des dinosaures", soit une sélaginelle "plante de la résurrection" ou "rose de Jéricho", qui se met en boule sèche et brune sans eau et revit (et verdit) avec l'eau retrouvée. Mais aussi de quoi occuper quelques moments en train à admirer les queues de rats, de cheval des prêles.
Les anecdotes d'utilisation sont belles et magiques: comme le "flash" de spore.
Ce livre propose de multiples voies pour l'enfant: une histoire, des activités et aussi des planches scientifiques et herbiers pour aller plus loin.
Les illustrations de début dans la pâte de François PLACE sont une merveille en soi.
Les détails et les présentations après proposent comme des arrêts sur image de mondes sortis de la tête de Hayao MIYAZAKI: "Ponyo sur la falaise" pour le milieu marin, ou "Nausicaa de la Vallée" du vent pour les plantes, autant le premier est véridique sur la faune marine actuelle (et paléolithique), autant le second le transgresse en s'en inspirant. Dans ce livre, tout est vrai!
Tout simplement le livre d'un défi, édifiant et merveilleux! Merci au Pommier et à Masse critique!
NB: dommage qu'il y ai quelques fautes de frappe dans les noms botaniques sur les planches.