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POST-ROCK - Cela fait maintenant depuis la parution de VON en 1997 que chaque nouvelle sortie de Sigur Ròs est portée aux nues de quiconque tombe sur un texte relatant le contenu de ces albums. Tellement encensant, que c’en est à se demander si les auteurs de ces écrits n’ont pas été hypnotisés par la musique onirique des islandais et n’en n’ont pas perdu leur sens critique. La sortie d’ INNI s’impose donc comme le meilleur moyen de tester le notre.
Au niveau auditif, l’instant qui a précédé la première écoute des 104 minutes de live qui nous attendaient, nous aura permis de prendre un petit air songeur, car généralement lorsqu'on tombe sur un album live on est déçu. D'une part parce que l'on ne retrouve pas la petite touche qui nous avait séduite sur les enregistrements studio et d'autre part parce que c'est toujours nettement moins bien que d'assister à la prestation. Si dans ce cas le second axiome s'avère encore une fois correcte, on est plus nuancé concernant le premier. Car effectivement on ne retrouve pas toute la subtilité des enregistrements studio mais ce manque est largement compensé d’une part par la dimension et la profondeur scénique qu'il revêt et d’autre part, par sa capacité à nous faire ressentir l'impressionnante puissance émotionnelle que prend la musique du groupe en concert. A cela s’ajoute une tracklist de rêve, qu’on la sillonne de "Svefn-g-englar" à "Glósóli" ou qu’on l’explore de "Festival" à "Hafsòl", tous les titres phares du groupe sont passés en revue ; l’apogée étant atteinte sur le stratosphérique "Untitled #8 / Poppliagiò". Si nous étions méfiant à l’approche de ce diptyque, il apparait après coup qu’ INNI est une complète réussite et s’avère également être la parfaite entrée dans l’univers de Sigur Ròs pour quiconque n’osait franchir le pas. Notre perplexité de départ aura donc volé en éclat après la première écoute, mais il ne fait désormais aucun doute que notre esprit critique n’a pas eu son rendement habituel. Et à ce constat, il n’y a qu’une seule explication : pour nous également il était trop tard, nous avions déjà été hypnotisés.