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Nicolas Sarkozy remonte dans l'opinion selon l'Institut supposé le plus proche de la politique présidentielle.
Il était temps de mettre un terme à la descente. La spirale de la descente étant pour partie auto-entretenue, ce sondage tombe à pic.
Ce préalable effectué, quatre valeurs dominantes ont émergé l'an dernier.
Tout d'abord, le positionnement nouveau des médias qui ont consacré toute leur énergie à décrypter les personnalités, les jeunesses, les tempéraments. D'une certaine manière, cette approche éditoriale a occulté les débats de fond. Bien davantage, à force de chercher à déchiffrer le jeu des acteurs, on a progressivement oublié le scénario du film. C'est ainsi qu'est née une campagne qui, à maints égards, a marginalisé les vrais enjeux à l'exemple du dossier de la dette. Après le choc Carla Bruni, l'installation s'avère assez réussie avec davantage de modération. Une idylle pourrait même voir le jour entre l'opinion et Carla Bruni. Un retournement semble s'opérer.
Dans cette ambiance, second constat majeur, nous avons assisté à une disparition quasi-totale des chiffres. C'est une communication où l'émotion a totalement pris le pouvoir et renvoyé aux oubliettes les explications techniques chiffrées. Dans ce cadre, l'opinion évolue vite et amplement.
Dans la stricte lignée du constat préalable, l'opinion est marquée par le poids des symboles, troisième constat. Nicolas Sarkozy a confirmé son ancrage sécuritaire.
Enfin, dernière valeur dominante, les campagnes deviennent, à l'exemple de ce qui est vécu de longue date aux Etats-Unis, une séquence de temps dont l'essentiel consiste à identifier la question à laquelle les électeurs entendront répondre le jour du vote.
Ce sont des campagnes à enjeu. Sur le plan national, le PS n'est pas parvenu à faire naître et vivre un enjeu autre que la réforme qui demeure le pouvoir d'évocation du Président.