Titre : Assassin's Creed, T2 : Aquilus
Scénariste : Eric Corbeyran
Dessinateur : Djillali Defali
Parution : Novembre 2010
« Aquilus » est le deuxième tome de « Assassin’s Creed ». Cette série s’inspire des personnages du jeu vidéo éponyme. Je précise que je n’y ai jamais joué. Je me garderai donc de toute comparaison entre l’œuvre originale et son adaptation littéraire. Eric Corbeyran se charge du scénario et Djillali Defali s’occupe des dessins. Ce duo m’avait charmé par leur travail commun sur la saga « Uchronies » qui est vraiment remarquable. De plus, Corbeyran est un de mes auteurs préférés depuis « Le chant des stryges » et « Le maitre de jeu ». Cet ouvrage est d’un format classique. Il est édité chez « Les deux royaumes » et est vendu au prix d’environ treize euros.
La quatrième de couverture nous présente l’histoire avec les mots suivants : « Desmond a rejoint les rangs des Assassins. A leurs côtés, il se lance dans la quête d’un mystérieux artefact aux pouvoirs effrayants. Pour le retrouver, il doit notamment revivre le passé de son ancêtre romain Aquilus. Traqué par les Templiers, confrontés à une trahison au sein de son propre camp, Desmond va découvrir que se replonger dans le passé a un prix qui dépasse tout ce qu’il a pu imaginer. »
Dans le premier opus, on découvrait Desmond. On le voyait soumis à une expérience curieuse. Attaché sur une machine, plongé dans le coma, il revivait le passé de ses ancêtres qui apparemment appartenait à une guilde d’assassins. Enfermé dans cette prison dorée, il semble être utilisé par un groupe de riches industriels dont les objectifs sont encore nébuleux. Mais un événement surprenant apparait. Une assistante l’enlève et lui annonce qu’il appartient à une grande lignée d’Assassins et que les Templiers veulent sa mort. Tout un programme…
Dans ce deuxième tome, la guerre prend une autre ampleur. Alors que le précédent album posait les jalons de l’histoire, celui-ci est plus rythmé. On suit Desmond dans ses aventures en partageant ses interrogations. En effet, on découvre l’essentiel de la trame à travers ses yeux. Les poursuites, les batailles et les trahisons sont donc des thèmes récurrents du bouquin. C’est souvent le cas lorsque s’affronte deux entités puissantes et historiques. Les symboles sont également de sortie. Les sociétés secrètes en sont de grands adeptes.
Au-delà de cette guerre de clans finalement assez classique et sans réelle surprise, l’attrait de la lecture réside dans les passages de Desmond dans l’Animus. Cette machine a pour effet de faire naitre les souvenirs généalogiques du patient. Ils arrivent à donner à des événements qu’ils lui sont inconnus et qu’ont vécu ses ancêtres. Ces sessions ont pour conséquence de donner du rythme à la narration. On quitte régulièrement notre monde pour nous plonger dans les arcanes de la Rome Antique en suivant Aquilus et ses pérégrinations guerrières ou politiques. Cette alternance d’univers et d’époque relance régulièrement notre attention et notre curiosité. On se questionne évidemment sur les liens qui unissent tous ces événements.
Le dernier thème de l’ouvrage est des classiques du genre. Il s’agit du parcours initiatique d’un homme qui possède un pouvoir qu’il n’avait jamais soupçonné. Desmond se trouve plongé du jour au lendemain dans une organisation secrète aux ramifications dans le Temps innombrables. Il semble y posséder un rôle unique et important. Un jour il boit un verre avec une jolie fille, le lendemain il se trouve dans une poursuite en camion transformée en fusillade aux côtés de la même fille. On ressent toujours un petit peu d’empathie pour ces personnages qui semblent plus subir les événements que les provoquer. C’est encore ici le cas même si l’intensité du lien qui nous unit au destin du héros n’est pas le plus fort de l’histoire de la bande dessinée.
Concernant les dessins, je les trouve très réussis. J’avais déjà été conquis par le trait de Defali dans « New York ». C’est donc avec plaisir que je me plongé une nouvelle fois dans son univers graphique. Je le trouve réaliste. Il accompagne parfaitement la narration rythmée et plutôt dense de l’histoire. Malgré la grande variété de personnages, on n’a aucun mal à les différencier et à se les approprier. C’est une bonne chose. De plus, je trouve la colorisation de grande qualité. Elle participe à l’atmosphère qui accompagne la lecture.
En conclusion, « Aquilus » est un ouvrage qui se lit aisément et avec plaisir. Malgré tout, il ne révolutionne pas le genre. L’histoire manque de surprise et d’intensité pour réellement captiver le lecteur. L’idée scénaristique est intéressante mais j’ai encore l’impression que l’intrigue tarde à démarrer réellement. C’est dommage alors que le deuxième tome est déjà terminé. Mais peut-être que le troisième opus intitulé « Accipinter » marquera un changement à ce niveau-là. Mais cela est une autre histoire…
par Eric the Tiger
Note : 13/20