Je ne crois pas que ce serait un affront à mes proches portant mon nom. Simplement que j'aurais l'impression d'usurper l'identité d'un autre dans le même domaine, et à la limite de semer la confusion et au pire, d'effacer les traces de l'autre qui porte le même nom que moi avec le même talent.
Une amie à moi avait comme amoureux il y a longtemps, un Martin Drainville. Ce Martin Drainville était un finissant de l'École Nationale de l'Humour. Il est devenu Martin Philippe. Son deuxième prénom je crois. Et je le comprend très bien. Il avait 20 ans et l'autre en avait le double. Il ne voulait pas être confondu.
En 2006, il est en Irak en tant qu'"artiste de guerre" officiel. Il publiera des séries d'affiches qui sont en fait des timbres marqués du visage de soldats tombés au combat.
Deux ans plus tard il tourne le très remarqué Hunger mettant en vedette Michael Fassbender qui raconte les derniers jours de la grève de la faim de Bobby Sands en 1981 en Irlande. Le Festival de Cannes le récompense des grands honneurs pour une première réalisation.
Un film troublant.
Michael Fassbender est encore de l'aventure. Il est le dépendant sexuel que nous suivons dans une obssessivité tout à fait malsaine. Carey Mulligan (Fassbender, Mulligan, Sands, filière irlandaise...j'aime) est encore admirablement bonne. Elle m'avait épaté dans An Education, je l'avais trouvée très bien dans Wall Street:Money Never Sleeps et ici, dans le rôle de la soeur de Fassbender, dépendante affective elle aussi et tout aussi troublée, elle est encore fascinante. La musique de Harry Escott est magistrale et s'inscrit très bien comme un personnage. New York serait probablement le quatrième personnage le plus important. Le sexe est partout dans ce film. Une sexualité brute au parfum de film de Patrice Chéreau. Une scène de jogging nocturne au coeur de Manhattan est tout à fait délicieuse et donne envie d'y habiter.
Le personnage de Michael Fassbender est l'homme le plus seul au monde. C'est un film triste mais un film drôlement intérressant tout de même.
Je serai aux première loges pour ce film là c'est certain.
McQueen, you can be king.