Il y a un moment et un lieu où notre libertin ne peut plus compter sur ses charmes pour obtenir des complaisances des dames. C'est plus particulièrement dans la Russie de Catherine II, en 1764 mais on lui donne la solution: il suffit d'acheter une paysanne.
En voyant une qui lui plait, il charge son ami de la transaction. Voilà les deux messieurs dans la masure. L'ami explique, le père remercie Saint-Nicolas et tient absolument à ce que Casanova, avant de payer, vérifie que sa fille est bien vierge. Notre séducteur gêné s'exécute pour ne pas être discourtois, serre la fille entre ses cuisses, et palpe l'hymen intact. Le marché est fait.
Le problème est que la fillette est jalouse et menace de le tuer dans de furieuses crises. Finalement, Casanova la revend à un ambassadeur et quitte la Russie.
Mais il ne renonce pas aux nymphes pour cela. En Pologne, il achète la virginité d'une autre fillette. Aussitôt l'affaire connue, les paysans de la contrée entière viennent lui proposer leurs filles. Autres temps autres moeurs?
Peut-être pas. Rassurez-vous. On soupçonne Casanova d’avoir inventé ces achats de toutes pièces.
Ce serait un fantasme de vieillard: quand il écrit ses mémoires, il a plus de 60 ans. L’idée de cette facilité à obtenir de jeunes filles aurait réchauffé les imaginations du vieux monsieur indigne devenu écrivain à plein temps.
Et excellent écrivain: on ne peut pas lire ces pages cyniques sans se sentir envahi par une indignation qui est un hommage au talent de l’auteur.