La chasse, c'est la guerre en temps de paix. On voit des hommes en armes partout. Y'en a que pour le treillis, le kaki et les nuques épaisses. Entre Wissant et Tardinghen, dans le Pas-de-Calais, lundi 19 décembre en matinée, on ne voyait que ça;
70 chasseurs et 11 traqueurs (plus les clébards); rien que ça ! Une paille ! T'imagine ? 80 types qui se baladent dans ton coin avec une seule idée en tête : buter du sanglier.
Wissant quadrillé, Wissant ratissé, mais Wissant pas bon.
Ils en ont trouvé un. Débusqué par les chiens, déjà blessé (faut vraiment être un fumier pour tirer approximativement sur un sanglier et le laisser errer, pendant plus d'une semaine, les chairs éclatées) et fou de douleur donc.
Le malheureux animal a foncé dans les rabatteurs, en a déquillé trois. Deux viandards ont été sérieusement esquintés aux guiboles, avec des plaies commak. Direction l'hosto et au menu du déjeuner, une transfusion. Un bon bol de sang chaud, ça aurait pu faire l'affaire, comme dirait Panza.
Mais les toutous ont également morflé. Il y en a un qui est mort.
Un traqueur a même songé à finir le sanglier avec un pieu. C'est la classe, n'est-ce pas ? Avec la chasse, on est dans le raffiné, pas de doute.
Au final, la bestiole a été liquidée.