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[Critique] HUGO CABRET (Hugo) – (3D) de Martin Scorcese

Par Celine_diane
[Critique] HUGO CABRET (Hugo) – (3D) de Martin Scorcese
Lorsque Martin Scorcese a annoncé son intention de réaliser un film pour enfants en 3D, on y a vu l’expression d’un opportunisme moderne, le caprice d’un cinéaste de près de 70 ans pour goûter à une technologie en vogue. Pire : les premières images (d’un marketing foiré) annonçaient une œuvre de gosses, calibrée pour Noël, esprit Narnia, Potter et Cie. Vous aussi ? Rangez vos a priori au placard et courrez en salles. Hugo, c’est tout simplement le meilleur film réalisé en 3D jusqu’ici, un fantastique et vibrant hommage au 7ème art, captivant, ultra soigné, qui s’adresse aux grands enfants cinéphiles de ce monde. Avec son Hugo-titre (Asa Butterfield), Scorcese déclare sa flamme au cinéma, transformant le conte initial (un orphelin débrouillard veut à tout prix réparer un automate, seul souvenir qui lui reste de son défunt père) en folle évocation du destin de Méliès, le papa des effets spéciaux (interprété ici par le génial Ben Kingsley). Jamais la 3D n’aura aussi bien été mise au service du récit : du Paris des années 30 aux mille rouages et mécanismes des horloges dans lequel se cache Hugo, tout y est sublimé, utilisé à merveille pour illustrer une histoire passionnante sur le temps qui passe, les conséquences des avancées techniques sur l’art, le pouvoir de l’imagination.
On est partout (chez Dickens, Chaplin, Keaton), et nulle part à la fois, tant Hugo possède une patte singulière, sa propre réalité, celle d’un auteur amoureux fou des bobines et pellicules, d’un ciné à l’ancienne – qu’il restaure, par ailleurs, au travers de sa fondation (World Cinema Foundation). Le cinéma, pour Scorcese, c’est une invitation au rêve, des désirs insatiables, une aventure de chaque instant. La 3D, selon lui, si elle est utilisée judicieusement (comme ici), n’est pas une menace à ce royaume de fantasmes et de magie. Au contraire, elle permet de le hisser encore plus haut, jusqu’au sublime. Comme Méliès l’a fait en son temps. Sa lettre d’amour à l’art (qu’il soit cinéma, littérature, illustration) regorge de trésors, de beautés, de petits bonheurs éparpillés sur plus de deux heures fascinantes. Un travail d’orfèvre, révolutionnaire parce qu’inédit, faisant la part belle à l’avant - mais sans nostalgie aucune, fougueusement ancré dans son temps. Soit un premier chef d’œuvre ultra moderne, qui fera date.
[Critique] HUGO CABRET (Hugo) – (3D) de Martin Scorcese

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