Que se passe-t-il donc juste avant de nous endormir?
Tout simplement, le passage de cet "'homme au sable", comme l'appelle Hoffmann,
dans sa nouvelle fantastique de parue en 1817 dans le recueil des Contes nocturnes.
Dessin d'Hoffmann pour " l'Homme au sable"
Chacun sait, n'est-ce pas, que le sable, en piquant nos yeux, les oblige à se fermer, chassant de ce fait les insomnies. Alors s'ouvre le monde du rêve, pas rassurant pour autant.
C'est donc ce que livre Hoffmann né en 1776 à Königsberg, en Prusse-Orientale, mort le en 1822 à Berlin (à l'âge de 46 ans). Ecrivain romantique, compositeur, il était également dessinateur tandis qu'il exerçait le métier de juriste.
Freud a décrit son concept de l'inquiétante étrangeté (unheimlich, ouvrage éponyme publié en 1919) en s'appuyant, parmi d'autres œuvres, sur le fantastique de L'Homme au sable. Ce conte symbolise, selon lui, à travers les fantasmes de démembrement et d'énucléation, l'angoisse de castration de l'enfant
En 1870, Léo Delibes écrit une transposition de L'Homme au sable sous la forme d'un ballet, Coppélia ou la Fille aux yeux d'émail, créé le 25 mai à l'Opéra de Paris. En 1881, Jacques Offenbach compose les Contes d'Hoffmann
De la même façon, l'influence d'Hoffmann se retrouve en littérature, et de Walter Scott à Balzac jusqu'à Théophile Gautier, Nerval, en passant par Maïakovski et Pouchkine, nombre d'écrivains ont été fascinés par le réalisme fantastique orchestré par Hoffmann, maître incontesté d'un genre au succès jamais démenti.