En visite en Rhône-Alpes, Eva Joly, la candidate d’Europe Ecologie – Les Verts (EEV) est venue soutenir la filière photovoltaïque. L’occasion de désigner le responsable de ses difficultés : le gouvernement et son moratoire.
A l’extérieur, il tombe une pluie drue et froide. A l’intérieur de la salle de Bourgoin-Jallieu (Isère), Eva Joly, la candidate écologique, est en terrain presque conquis pour débattre avec les salariés de Photowatt regroupés dans le collectif Superwatt.
Ils veulent sauver leur entreprise, qui produit depuis plus de trente ans des panneaux photovoltaïques. Elle est actuellement en redressement judiciaire. Les 450 salariés sont dans l’attente du 13 janvier prochain. Ils connaîtront les noms des éventuels repreneurs.
Et la candidate des Verts de recevoir une salve d’applaudissements, quand elle désigne le coupable de la situation : “Avoir réussi à sinistrer une filière dans l’énergie renouvelable, il faut le faire. La politique de Sarkozy et le moratoire de 2010″ sont responsables de la perte de 17 000 emplois en 2011.
La solution d’Eva Joly pour garantir une filière européenne est de “fermer l’accès aux marchés européens des productions venant d’usines ne respectant pas les normes sociales, les droits syndicaux et les règles environnementales. Il faut jouer sur la proximité pour les commandes publiques”.
Eva Joly contre les PPPRéagissant à une question de l’Usine Nouvelle sur l’appel d’offre du Pentagone français, Eva Joly a réaffirmé son opposition aux partenariats public-privé (PPP). “C’est particulièrement dangereux. L’Etat va payer des loyers pendant 30 ou 50 ans avec l‘argent public. Si l’appel d’offre est truqué… Avec les PPP, l’Etat se dépouille de ses prérogatives et il se met dans les mains de Bouygues. Ces contrats sont créés pour les amis de Sarkozy. Ils excluent les PME et les artisans.”
Sans oublier d’aider aussi le développement de la recherche dans les PME sur les énergies renouvelables en leur attribuant les fonds destinés à cet emploi. “Aujourd’hui, l’essentiel de ces fonds va aux assurances et aux banques pour développer des produits financiers. Ce n’est pas de la recherche”.A ce stade de l’intervention d’Eva Joly, la salle est toujours acquise à la candidate écologiste. Un salarié la félicite même d’avoir hésité sur le cas Hollande au second tour de la présidentielle. “Moi, je voterai pour vous au second tour. Si c’est Hollande, il n’aura pas ma voix”, assure-t-il.
L’après-midi, la visite se poursuit avec une rencontre dans un bar du centre de Bourgoin-Jallieu avec les salariés Bosch de l’usine de Vénissieux (Rhône). L’exemple d’une reconversion réussie.
Fin 2009, le site de production pour l’automobile doit fermer. Les représentants du personnel essentiellement de la CFDT, aidés par leurs collègues allemands, vont convaincre la direction de transformer ce site pour produire des panneaux photovoltaïques.
La production commence en janvier avec les deux tiers du personnel, les autres continuant l’activité automobile. Cette reconversion réussie est du pain béni pour Eva Joly, qui prône avec EELV une réindustrialisation de la France basée sur les énergies renouvelables.
Eva Joly : “la politique de Sarkozy a sinistré la filière photovoltaïque”.