A.J.Fosik : trophées de chasses fantastiques à la Galerie L.J.

Par Artilt

Par Annelaure

Si vous pensiez que le principe même du trophée de chasse était « ringard » et affreux… Sachez qu’il peut prendre tout son charme lorsqu’il met en scène les créatures de l’artiste A.J. Fosik !

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Nous poursuivons aujourd’hui dans le registre « animalier » , d’autant plus qu’il sera bien difficile de « passer à coté » de l’évènement. Le jeune artiste Américain dont je vais vous parler est présent dans le tout Paris, on ne parle plus que de lui ! Ses surprenantes sculptures sont présentées au Musée de La Halle Saint Pierre pour l’exposition Hey! mais aussi à la Gaîté Lyrique pour Pictoplasma, et  il est également possible de le retrouver à la Galerie L.J. du 1er décembre 2011 au 17 janvier 2012 !

Aucun espoir de l’éviter donc, d’autant plus que son travail ne peut laisser indifférent tant au niveau de la prouesse technique (traitement du bois), que de l’impression laissée ; oniriques, cauchemardesques, fantastiques, ses œuvres fascinent !


Mais qui est-il ?

A.J. Fosik est né et a grandi à Détroit dans le Michigan. En 2003, il est diplômé de la Parson School of Design de New-York. Actuellement il réside à Portland dans l’Oregon où, il a installé son atelier.

A.J. Fosik s’intéresse à la puissance du langage et au sujet de la métamorphose, son travail joue entre narration et interprétation: largement inspiré des totems indiens d’Amérique. Il mélange des symboliques et des caractéristiques asiatiques, indonésiennes ou chinoises. Dragon, tigre, ours, buffle, hibou, aigle sont « déviés de leur représentation usuelle » et présentés tels des sujets d’adoration : colorés et montés en trophées.
Trois ans seulement après sa première exposition à Paris, Fosik est devenu un véritable phénomène. A peine la Galerie L.J. fait son vernissage, que la quasi totalité des œuvres présentées ont déjà trouvé acquéreur ! Un véritable engouement artistique pour un sujet peu banal, l’anthropomorphie animale.


Comment travaille-t il ?

Ce sculpteur atypique est menuisier « taxidermiste« . Découpée dans dans une pièce de bois, une première forme « prédéfinie » , va être peinte puis vernie, vont ensuite s’y superposer d’autres pièces en bois de taille moindre. L’ensemble réalisé à la main, tel un trophée de chasse, va mettre en scène la tête d’animaux étranges : sorte de reliquat monstrueux de créatures magiques et fantastiques. La présentation sous forme de trophée a valu à son auteur le -très mérité- surnom de menuisier taxidermiste !

Son travail d’un point de vue global s’amuse avec les croyances religieuses et les pratiques liées aux traditions de la chasse. Aucun animal ne sera abattu, certes quelques arbres… Les êtres « naturalisés » par A.J.Fosik conservent, des coutumes du trophée de chasseur, cette présentation très typique de l’animal féroce abattu : les crocs sont mis en avant et l’on y présente en priorité la partie de l’animal qui sera le plus à même de faire état de la lutte acharnée qui a pu opposer le chasseur à sa « victime » : sa tête ! Les animaux « empaillés » par l’artiste sont hauts en couleur et comportent une surabondance de détails excentriques : plusieurs langues ou paires d’yeux, cornes aux formes fantaisistes… Nous sommes loin ici du naturel « ringard » qui s’affiche habituellement sur les trophées !

Le rapport au divin, A.J. Fosik l’affirme comme une composante même de ses motivations :

Nous fabriquons tous nos propres dieux, je voulais donc créer les miens, des dieux qui « déchirent », en utilisant les mêmes codes de pouvoir de séduction que ceux qu’emploient les pourvoyeurs de mysticisme et de religion en tout genre. Mais à contrario d’eux, je veux affirmer qu’il n’existe pas de réponses ni de dieux, que tout n’est que pure liberté.

Pour les anglophones et les curieux, voici une vidéo qui vous permettra de découvrir plus amplement l’artiste et son travail :

Vous n’avez maintenant plus aucunes excuses, il sera difficile en cette fin d’année « d’éviter » les réalisations d’A.J. Fosik, elles vous attendent dans trois lieux différents :

  • Au Musée de la Halle Saint Pierre, Paris XVIIIe
  • Pictoplasma, à la Gaîté Lyrique Paris Xe
  • ou à la Galerie L.J, Paris XIe

Nous avons pris la liberté de vous parler exclusivement du travail d’A.J. Fosik à la Galerie L.J, mais vous pourrez également y découvrir les réalisations d’autres artistes tels que SupaKitch ou Swoon

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