Depuis quelques jours MAM (Michèle Alliot-Marie) se refait une santé médiatique. Elle reprend de la voix pour s’exprimer sur tout et sur rien. J’en ai profité pour l’inviter sur mon blog afin de lui soutirer son avis sur les quatre décès qui ont émaillé la chronique chronologique de cette fin d’année.
Fabiano : Bonjour MAM, comment allez-vous depuis l’affaire tunisienne ?
Mam : Ça va, très bien, je me suis requinquéeà St Jean-de-Luz et je pète la forme ! Et ce malgré la crise. Mais, je sens que notre champion de Nicolas va nous sortir du guêpier.
Fabiano : Oui, heu, bon, enfin. Je ne vous ai pas invitée pour parler de politique…
Mam : Ah ! C’est dommage ! Il n’y a que ça de vrai pourtant…
Fabiano : Nous sommes convenus de parler des grands disparus de ces derniers jours.
Mam : C’est vrai ! C’est bien triste ! Il ne méritait pas cela !
Fabiano : Mais de qui parlez-vous ?
Mam : Mais de Ben Ali, bien sûr !
Fabiano : Ben Ali ? Mais, enfin, il n’est pas mort !! Vous devez confondre avec Kadhafi !
Mam : Non, non ! Je vous parle de Ben Ali ! Il est mort ! Enfin, c’est tout comme ! Voyez à présent où en est son pays ! Ça va être le retour des barbus, je vous le dis tout net !
Fabiano : Oui, bon, heu. Parlons de nos vrais disparus. Commençons par Dubillard !
Mam : Vous voulez jouer au billard ? Je ne suis quand même pas venu pour pousser les bouboules avec la queue…
Fabiano : Non ! Dubillard ! Dubillard Roland ! Un grand comédien mort le 14 décembre ! Egalement auteur de pièces de théâtre : « les nouveaux diablogues », « le bain de vapeur »…
Mam : Vous voulez prendre un bain de vapeur ?
Fabiano : Non ! Que diable ! C’est le titre d’une pièce de Robillard ! Un excellent créateur de pièces de théâtre !
Mam : Ah, oui ! Il est mort ! Mais il ne s’appelle pas Robillard ! Son nom est Vaclav Havel. Et, si je ne m’abuseil est Tchèque et non pas français ! Et il n’est pas mort le 14 mais le 18 décembre. Je le sais : j’ai reçu un faire-part en tant qu’ancienne pensionnaire du Quai d’Orsay ! Ah, quel homme c’était ! D’abord un dissident contre l’oppression soviétique puis un merveilleux Président pour la Tchéquie ! On le pleure énormément à Prague. D’ailleurs il y a beaucoup de gens qui pleurent en ce moment dans le Monde. Vous avez vu les pleureuses de Corée du Nord ! On se croirait dans une tragédie d’Eschyle avec son cœur de suppliantes. Tout cela parce qu’un dictateur a été terrassé par une crise cardiaque et que son fils ne semble pas bien malin pour lui succéder !
Fabiano : Oh, la, chère Mam ! Vous parlez de Kim-Jong II ! Oui, il est mort lui aussi ! Mais vous allez trop vite ! J’ai à peine effleuré le cas de ce pauvre Dubillard que déjà, en moins de temps qu’il n’en faut pour que je reprenne ma respiration, vous m’avez sorti les décès de Vaclav Havel et de Kim-Jong II ! On va recadrer si vous le souhaitez ! C’est moi qui pose les questions et qui oriente la discussion sur tel ou tel disparu. C’est bon ? Mais qu’est-ce encore que cette musique ?
Mam : Oh, veuillez m’excuser ! J’ai laissé allumer mon portable. Je sais cela ne se fait pas ! Je vais éteindre !
Fabiano : Heu, si je ne me trompe, il me semble que cette musique ne m’est pas inconnue. Les dix premières notes que j’ai cru entendre m’ont suggéré l’amorce d’une chanson de Césaria Evora. Je me trompe ?
Mam : Quel talent, cher ami ! Si peu de notes et déjà la découverte d’un morceau ! Oui c’est du grand Evora que j’ai téléchargé sur mon portable. C’est mieux que mon ancien « tiens t’auras du boudin » que m’avaitconseillé Hervé Morin. Ah, Césaria Evora ! La perle du Cap Vert ! La grande chanteuse du fado aux pieds nus ! J’ai acheté tous ses disques dès que j’ai appris sa disparition ! Vous savez qu’elle a été décorée de la Légion d’Honneur sur le souhait de mon copain Jacquou. Ah, pauvre Jacquou, condamné à son âge ! Même avec sursis, deux ans c’est deux ans !! Il ne va jamais sans remettre ! Il risque d’en mourir !!
Fabiano : Bon, heu, si on reprenait au début. Nous parlions de Dubillard. Ce grand monsieur du théâtre a notamment sorti la citation suivante : « Etre une femme dispense au moins d’en avoir une ». Qu’en pensez-vous ?
Mam : C’est d’une misogynie sans borne ! C’est Dubillard ça ? Je préfèrerais qu’on parlât plutôt de Vaclav Havel ! Lui au moins ne disait pas de connerie ! Par exemple il a dit : »La vraie politique est simplement le service du prochain ! »
Fabiano : Ah ! Vraiment ! Et vous prenez à votre compte cette citation ?
Mam : Plus que jamais ! Toute ma vie politique s’est tournée vers le prochain ! Qu’il soit Français, Tunisien, Israélien, Palestinien, Allemand, Belge, Tunisien…
Fabiano : Vous venez de citer deux fois « Tunisien » !
Mam : Ah ? C’est possible ! J’espère que je n’ai pas de problème neurologique comme mon pauvre Jacquou ! Quand je pense qu’il a dit de voter Hollande ! Hollande ! Cet incapable qui se permet de critiquer notre cher Nicolas !! Mais Hollande serait incapable de gérer la crise de l’euro !! Il ne tient même pas son cap vert avec la blonde à lunettes rouges. Tiens, en parlant de Cap Vert on pourrait avoir une pensée pour Césaria Evora ! Vous savez qu’elle vient de disparaître ! Quelle perte immense ! Elle avait une voix ! Si tous les Français pouvaient avoir la même voix pour notre Nicolas ce ser..
Fabiano : On pourrait éviter de dévier sur la politique nationale, s’il vous plaît ? Oui, parlons de Césaria puisque vous ne souhaitez pas évoquer Dubillard !
Mam : Mais vous allez me lâcher avec votre Dubillard ! Je ne le connais pas votre phallocrate dramaticaustique à la noix !! Il a fait de la résistance votre Dubillard ? Il s’est battu contre les chars russes durant le printemps de Prague, votre Dubillard ? Il a chanté du Césaria Evoria, votre Budillard ? Mais qu’est-ce que je raconte, moi ?
Fabiano : Vous semblez fatiguée Madame ! Pourtant vous avez davantage de temps pour vous reposer ! Vous n’êtes plus ministre que je sache !
Mam : Non ! Mais je suis quand même députée des Pyrénées-Atlantiques !!
Fabiano : Ah ? Je l’ignorais ! Mais, dites-moi, dans ce cas-là vous connaissez François Bayrou ?
Mam : Et comment !! Sauf qu’il représente la 2ème circonscription de mon cher département !
Fabiano : Et vous ?
Mam : Quoi, et moi ?
Fabiano : Vous représentez quelle circonscription ?
Mam : Mais la 6ème voyons ! Tout le monde le sait !! Mais dites-moi : vous ne deviez-pas m’interroger sur mes sentiments à l’égard des personnalités disparues ces derniers jours ?
Fabiano : C’est-à-dire que…
Mam : Taratata ! On reprend tout à zéro ! Il ne me reste que cinq minutes alors pressons !!