Le lobby du gaz éloigne l’Ukraine de l’Union Européenne. A l’issue d’une réunion du Conseil Ukraine-UE, le président ukrainien Viktor Ianoukovitch a déclaré que « l’Europe ne respectait pas ses engagements à l’égard de l’Ukraine dans le cadre de la Charte européenne de l’énergie ».
« Malheureusement, la Communauté européenne de l’énergie viole ses obligations, elle porte atteinte aux intérêts de l’Ukraine. » a expliqué un Viktor Ianoukovitch visiblement remonté avant de préciser qu’il ne comprenait pas « la prise de décisions sur la construction du gazoduc South Stream (contournant l’Ukraine-ndlr.) et de réservoirs de gaz souterrains, qui constituent un élément de ce gazoduc, en Serbie ».
D’une capacité de 63 milliards de m3, le gazoduc South Stream doit permettre de diminuer la dépendance des fournisseurs et des consommateurs vis-à-vis des pays de transit, en l’occurrence l’Ukraine. En réaction, Kiev a proposé à la Russie de construire South Stream dans le sud de l’Ukraine au lieu de le poser sur le fond de la mer Noire, ce qui a été refusé par les dirigeants de Gazprom.
Beaucoup pointent également du doigt l’importance d’un lobby gazier dirigé par le milliardaire Dmitro Firtash, dans le blocage actuel. Ce dernier possédait en compagnie de Gazprom un monopole sur les importations de gaz vers l’Ukraine jusqu’en 2009, date à laquelle Ioulia Timochenko a fait voler en éclats ce système. Dmitro Firtash, député du Parti des Régions de Viktor Ianoukovitch, est souvent considéré comme représentant les intérêts du Kremlin en Ukraine.