Peut-on laisser dire à Madame Le Pen sans réagir que la candidate des verts serait francophobe ? Ce jugement à l’emporte-pièce, aussi énorme qu’absurde appelle deux commentaires de ma part :
Comment un « responsable » politique qui se veut important peut-il sérieusement parler de francophobie envers une femme qui a fait le choix de résider en France et de se porter candidat aux élections présidentielles ? Et qui en outre de par son parcours professionnel a contribué à traiter les phénomènes de corruption et d’affairisme qui affaiblissent notre pays ? Cela ne révèle-t-il pas une forte volonté d’intégration et d’action au service de la collectivité française ? Cela dénote en tous cas de la part de Madame Le Pen d’un manque de réflexion évident qui devrait faire honte à tous les membres du parti qu’elle soutient.
Les éléments qui font énoncer à Madame Le Pen cette énormité, comme l’anecdote du 14 juillet qui a provoqué un tel feu d ‘artifices de déclarations (certaines pour le moins ridicules, d ‘autres particulièrement haineuses, ce qui ne grandit pas leurs auteurs), sont partagées par d’autres français, dont votre humble serviteur. Je considère en effet, comme d ‘autres, que donner une dimension plus citoyenne, permettant davantage d’implication personnelle de la part de mes compatriotes ne serait pas une mauvaise idée. Cela permettrait en outre de lutter contre les idées xénophobes, racistes, et plus largement discriminantes dont Madame Le Pen se fait volontiers l’écho.
Il faudrait que Madame Le Pen, les adhérents et sympathisants du front national cessent de considérer que la France leur appartient, et qu’ils en sont les seuls défenseurs. Il est permis d’en défendre en effet une conception un peu plus noble et généreuse. Et surtout, plus moderne, et adaptée au peuple français, qui n’est plus composé des seuls franchouillards repliés sur eux mêmes qui votent pour le FN.
Mon peuple à moi, il est bien plus divers. Et ouvert.